La commune de Namur procédera à une hausse généralisée de ses taxes à partir du 1er janvier 2026. Cette décision s’inscrit dans un contexte de pression financière accrue, conséquence directe de la réforme du chômage et de la montée des charges sociales locales.
Depuis la limitation à deux ans des allocations de chômage décidée par le gouvernement De Wever, les CPAS enregistrent un afflux massif de nouveaux bénéficiaires. Les communes, qui ne peuvent pas présenter de budget en déficit, doivent trouver des marges de manœuvre pour équilibrer leurs comptes. À Namur, la majorité a choisi d’agir sur les recettes en revalorisant 80 taxes communales, à l’exception de l’impôt des personnes physiques et du précompte immobilier.
Des hausses touchant de nombreux services publics
Parmi les principaux changements, la redevance pour infraction de stationnement passera de 30 à 40 euros. Les frais de garderie, actuellement calculés à la minute, seront désormais facturés par tranche de quinze minutes, au tarif de 0,50 euro. La part communale perçue pour une carte d’identité ou un permis de conduire augmentera de 6 à 8 euros. Un extrait d’acte civil coûtera 25 euros, contre 20 actuellement.
La taxe sur les logements inoccupés sera renforcée, atteignant jusqu’à 320 euros la troisième année. L’entrée aux musées passera à un tarif unique de 5 euros, mettant fin à l’ancien tarif symbolique pour les Namurois. Le prix d’entrée à la piscine municipale passera de 3 à 3,75 euros. Enfin, une concession funéraire en caveau pour 30 ans passera de 840 à 1 000 euros.
Les taxes locales encore sous tension
Julien Flagothier, conseiller en finances publiques à l’Union des Villes et Communes, rappelle auprès de RTL Info que les communes cherchent en priorité à agir sur leurs dépenses, par exemple en reportant des travaux ou en gelant les recrutements. Lorsque ces mesures ne suffisent plus, l’augmentation des taxes devient une option, même si elle n’est pas jugée optimale. Les taxes locales ne représentent qu’une part limitée des recettes, mais elles permettent parfois de combler des déséquilibres ponctuels.
Namur espère ainsi générer 3,7 millions d’euros de recettes supplémentaires, ce qui représenterait un coût moyen de 60 euros par ménage et par an selon l’opposition. Les dépenses les plus lourdes de la commune restent les charges de personnel, les pensions, les CPAS, les zones de police et de secours.
Une tendance qui pourrait s’étendre
Namur pourrait ne pas être un cas isolé. D’autres communes wallonnes envisagent des hausses similaires dans les mois à venir. La gestion des déchets, en particulier, représente à elle seule plus de la moitié des recettes fiscales locales dans certaines communes. Dans un contexte budgétaire contraint, la pression sur les finances communales pourrait entraîner une généralisation de ces ajustements tarifaires.








