Les établissements bancaires belges s’apprêtent à déployer une nouvelle mesure destinée à sécuriser davantage les transactions financières. Annoncée par Febelfin, la fédération du secteur financier, cette nouveauté sera prochainement obligatoire et systématique pour l’ensemble des clients.
Elle vise à contrer la multiplication des fraudes bancaires, qui se sont intensifiées ces derniers mois, souvent via des arnaques sur les virements ou dans les automates. À travers cette réforme, la Belgique s’aligne sur une tendance européenne visant à renforcer la confiance dans les systèmes de paiement.
Un nouveau filtre de sécurité pour prévenir les erreurs et les escroqueries
La mesure centrale de cette réforme est l’instauration de la vérification automatique du nom du bénéficiaire lors de chaque virement bancaire. Cette procédure, également appelée vérification du nom IBAN, est conçue pour alerter les clients lorsqu’un nom et un numéro de compte ne correspondent pas. Grâce à cette comparaison automatisée entre les données encodées par l’émetteur et celles du titulaire réel du compte destinataire, les consommateurs bénéficient désormais d’une couche de sécurité supplémentaire sans démarche manuelle.
Concrètement, lors de la saisie d’un virement, la banque de l’expéditeur interroge celle du bénéficiaire pour vérifier si le nom enregistré correspond bien à l’IBAN indiqué. En cas d’incohérence, un message prévient l’utilisateur avant qu’il ne confirme l’opération. L’utilisateur reste libre de corriger ou d’ignorer cette alerte, mais il demeure responsable du transfert effectué, comme le souligne Febelfin.
Ce système d’alerte pourrait réduire de manière significative les fraudes dites de « substitution », où des escrocs remplacent les coordonnées d’un prestataire légitime par les leurs. Ce service est proposé gratuitement par les banques. L’objectif est clair : minimiser les erreurs de saisie et protéger les consommateurs contre les fraudes les plus courantes. Le ministre de la Protection des consommateurs, Rob Beenders, salue cette initiative, estimant qu’elle contribuera à restaurer la confiance dans la banque en ligne.
Une obligation pour les entreprises et un déploiement rapide à l’échelle nationale
Pour que cette vérification fonctionne de manière optimale, les banques demandent aux personnes morales, sociétés et associations, d’uniformiser leur dénomination dans leurs documents officiels. Cela inclut notamment les factures, les bases de données bancaires et les enregistrements auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE). L’usage d’un nom imprécis ou d’un surnom, même familial, entraînera systématiquement des messages d’erreur. Par exemple, inscrire « papa » au lieu du nom complet d’un parent sur un compte de bénéficiaire déclenchera une alerte récurrente, ce que Febelfin recommande de corriger dans la liste de bénéficiaires de confiance.
Dans les semaines à venir, la Belgique figurera parmi les premiers pays européens à mettre en œuvre cette nouvelle vérification, en amont du lancement légal prévu à l’échelle européenne le 9 octobre 2025. La transition s’annonce rapide et généralisée. Elle s’inscrit dans un contexte où les transactions bancaires numériques ont explosé, souvent via applications mobiles ou QR codes, rendant les erreurs plus fréquentes et les arnaques plus sophistiquées.
La mesure s’insère dans un effort plus large de sécurisation numérique, piloté à la fois par la BNB et Febelfin, dans un climat où la digitalisation rapide du secteur bancaire a bousculé les habitudes des clients. Désormais, chaque transfert bancaire sera encadré par ce filet de sécurité numérique, qui tend à prévenir plutôt que guérir.
Les banques, quant à elles, n’imposent aucune étape supplémentaire à leurs clients. L’expérience de paiement reste fluide, avec une vérification en arrière-plan permettant de signaler les anomalies. Ce dispositif devrait rapidement s’imposer comme une norme incontournable dans la gestion quotidienne des finances personnelles et professionnelles.








