Le travail intérimaire joue un rôle essentiel dans l’économie belge en offrant une réponse flexible aux besoins des entreprises et une opportunité d’emploi pour de nombreux travailleurs. Ce type de contrat, temporaire mais crucial, illustre la manière dont les secteurs s’adaptent aux variations économiques et aux exigences ponctuelles.
Selon le rapport de l’ONSS, la plupart des intérimaires belges collaborent exclusivement avec une seule agence d’intérim et travaillent pour une seule entreprise. Ce fonctionnement souligne l’importance des agences dans la régulation du marché et dans le lien entre employeurs et employés temporaires.
Un profil démographique dominé par les jeunes
Les jeunes adultes, en particulier les hommes âgés de 20 à 29 ans, constituent le gros des troupes intérimaires en Belgique. Cette tranche d’âge représente la majorité des travailleurs temporaires, ce qui met en lumière une tendance sociétale plus large : la recherche de flexibilité au début de la carrière professionnelle. Les jeunes, souvent en quête de premiers emplois ou de missions temporaires pour gagner de l’expérience, sont particulièrement représentés dans ces secteurs à forte demande de main-d’œuvre intérimaire.
D’après les données de l’ONSS, les jeunes hommes de 20 à 24 ans dominent largement cette population, suivis des 25 à 29 ans. Bien que les femmes fassent également partie de ces groupes, leur représentation reste bien inférieure à celle des hommes. Cette disparité entre les sexes dans les secteurs intérimaires témoigne de certaines dynamiques de genre dans le monde du travail, en particulier dans des secteurs comme la logistique et la construction, où les hommes sont historiquement plus nombreux.
Industrie, logistique et horeca, des secteurs dominants
L’ONSS a révélé que l’industrie, le commerce, la logistique, les services administratifs et de soutien, ainsi que l’horeca concentrent une grande majorité des missions intérimaires. Ces secteurs sont identifiés comme les « Big Five » de l’intérim en Belgique, un constat qui n’est pas une surprise au vu de leur nature même. Ces domaines requièrent des ajustements flexibles en fonction des cycles économiques, de la demande fluctuante et des besoins en main-d’œuvre temporaire. L’industrie, en particulier, reste un des principaux moteurs de l’intérim, en raison de ses besoins saisonniers et de son processus de production continu.
L’horeca (hôtellerie et restauration) se distingue par ses pics de demande durant les périodes de vacances et les événements spéciaux, un facteur qui rend l’intérim indispensable pour gérer ces fluctuations. Quant à la logistique, avec l’essor de l’e-commerce, la demande en intérimaires dans ce secteur a considérablement augmenté ces dernières années. Ces domaines bénéficient d’une main-d’œuvre flexible, qui s’adapte rapidement aux exigences du marché tout en réduisant les coûts fixes pour les entreprises.
Une flexibilité recherchée par les entreprises et les travailleurs
L’intérim ne se limite pas à des emplois de courte durée pour les jeunes. Il se divise en plusieurs catégories, dont l’emploi intérimaire normal et les flexi-jobs. Au deuxième trimestre de 2024, près de 193 000 travailleurs intérimaires étaient employés dans des missions classiques, tandis que plus de 55 000 autres occupaient des flexi-jobs. Ces derniers, souvent utilisés pour des jobs à temps partiel ou dans le secteur de l’horeca, montrent à quel point le besoin de flexibilité est ancré dans l’économie belge.
Les entreprises, de leur côté, trouvent dans l’intérim une solution efficace pour pallier les absences temporaires, adapter leurs équipes selon les pics de production, et surtout réduire les risques liés à l’embauche de personnel permanent. Cette approche a donc une double dynamique : répondre aux besoins immédiats des entreprises tout en offrant aux travailleurs une souplesse précieuse dans leur parcours professionnel.