Les cigarettes qui échappent au fisc belge causent des pertes de 2 milliards d’euros

La contrebande et la contrefaçon de cigarettes privent l’État belge de 2 milliards d’euros de recettes fiscales par an.

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Parquet De Cigarettes
Les cigarettes qui échappent au fisc belge causent des pertes de 2 milliards d’euros | Econostrum.info - Belgique

Le commerce illégal de cigarettes en Belgique atteint des proportions alarmantes. Chaque année, près d’un paquet sur six consommés dans le pays provient de la contrebande ou de la contrefaçon. Ce marché noir prive l’État belge d’environ 2 milliards d’euros de recettes fiscales, un montant équivalent au budget annuel de certains ministères. 

En parallèle, les saisies de cigarettes frauduleuses explosent : en 2024, plus de 250 millions d’unités ont été interceptées par les douanes, soit une augmentation de près de 40 % en un an. Ces pertes colossales s’ajoutent aux dangers sanitaires liés à ces produits, souvent fabriqués dans des conditions incontrôlées et contenant des substances toxiques.

Un marché illégal qui ne cesse de croître

Le commerce parallèle des cigarettes repose sur deux canaux principaux : la contrebande, qui concerne les cigarettes authentiques introduites illégalement en Belgique pour éviter la taxation, et la contrefaçon, où des produits imitant les grandes marques sont fabriqués clandestinement. Selon une étude de KPMG, environ 15 % des cigarettes fumées en Belgique proviennent de ces circuits frauduleux, un chiffre en augmentation constante.

Selon Sudinfo, les écarts de prix entre les pays européens sont un facteur clé de ce phénomène. En Belgique, un paquet de cigarettes coûte en moyenne 8,50 euros, tandis qu’en Pologne ou en Bulgarie, il est vendu autour de 3 euros. Cette différence pousse de nombreux consommateurs à se tourner vers des filières illégales qui leur permettent d’acheter des cigarettes à 40 % ou 50 % moins cher que dans le circuit légal.

Les douanes belges et la police intensifient leurs efforts pour lutter contre ce fléau. En 2023, les forces de l’ordre ont mené plus de 1 500 opérations de contrôle, soit 20 % de plus que l’année précédente. Résultat : 180 millions de cigarettes illégales ont été saisies en 2023, et ce chiffre a bondi à 250 millions en 2024.

Des conséquences financières et sanitaires alarmantes

L’ampleur du commerce illégal de cigarettes a des répercussions majeures sur l’économie belge. Le manque à gagner pour l’État est rapporté à 2 milliards d’euros par an, une somme qui aurait pu financer des hôpitaux, des infrastructures publiques ou encore des campagnes de prévention contre le tabagisme. Cette situation pénalise également les buralistes, qui font face à une concurrence déloyale, avec une baisse de leurs ventes légales pouvant atteindre 30 % dans certaines régions.

Au-delà de l’impact financier, la contrefaçon de cigarettes pose un risque sanitaire majeur. Les analyses effectuées sur ces produits révèlent des taux élevés de substances toxiques comme le cadmium, le plomb et l’arsenic. En l’absence de contrôle de qualité, certaines cigarettes contrefaites contiennent même des débris plastiques ou des moisissures, rendant leur consommation encore plus nocive.

Face à cette situation, les autorités belges durcissent leur arsenal répressif. La loi prévoit désormais des sanctions plus lourdes pour les trafiquants et les consommateurs pris en flagrant délit d’achat de cigarettes illégales. Un particulier surpris en possession de paquets frauduleux peut écoper d’une amende allant jusqu’à 6 250 euros, tandis que les organisations criminelles risquent des peines de prison pouvant atteindre 10 ans.

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