Chômage temporaire en Belgique : un recours excessif qui coûte cher à l’économie

En Belgique, le recours au chômage temporaire, censé soutenir l’emploi en période de crise, est de plus en plus utilisé de manière excessive, posant des défis économiques.

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Chômage temporaire en Belgique : un recours excessif qui coûte cher à l’économie. Crédit : Shutterstock | Econostrum.info - Belgique

Le chômage temporaire, censé être un filet de sécurité en période de crise, est de plus en plus utilisé en Belgique de manière excessive et inefficace. Une étude récente alerte sur les dérives de ce mécanisme, qui, loin de préserver l’emploi comme prévu, risque d’entraîner des coûts inutiles pour la société.

Le chômage temporaire a été conçu pour soutenir les entreprises en période de baisse d’activité, tout en permettant aux travailleurs de conserver leur emploi. En plaçant des employés en chômage temporaire, une entreprise évite des licenciements massifs, préservant ainsi les compétences internes. De leur côté, les travailleurs perçoivent une allocation compensant partiellement leur salaire, tout en restant liés à leur entreprise. Ce mécanisme est particulièrement utile lors de crises économiques ou de ralentissements temporaires de l’activité, permettant aux entreprises de se redresser sans perdre leurs employés.

Chômage temporaire : un recours excessif et coûteux

Cependant, une étude menée par l’UCLouvain, la KU Leuven et l’Université de Gand, publiée en décembre, remet en question l’efficacité de ce système. Les chercheurs montrent que bien que ce mécanisme ait stabilisé l’emploi pendant les crises économiques de 2008-2009 et la pandémie de Covid-19, il a aussi été abusivement utilisé. Certains secteurs ont eu recours au chômage temporaire alors qu’il n’y avait pas de nécessité réelle, notamment durant la pandémie, où des secteurs à l’arrêt ont continué à bénéficier de ce dispositif. Cette surutilisation engendre un coût élevé pour l’État, sans impact réel sur la préservation de l’emploi.

Les conséquences pour l’économie et la société

L’utilisation excessive du chômage temporaire a des conséquences significatives pour les finances publiques. En Belgique, le financement du chômage temporaire repose principalement sur la sécurité sociale, qui verse des allocations aux travailleurs en chômage. Lorsque ce système est détourné de son objectif, cela conduit à un gaspillage des ressources publiques. De plus, une surutilisation du mécanisme ralentit la réallocation de la main-d’œuvre, un processus essentiel pour la croissance économique, et crée un frein à la productivité à long terme.

Des réformes nécessaires pour une meilleure efficacité

Les chercheurs recommandent plusieurs ajustements pour rendre le système plus efficace et éviter les abus. Selin Le Vif, ils suggèrent une harmonisation des conditions entre ouvriers et employés, notamment en abaissant les exigences pour ces derniers afin de faciliter l’accès au chômage temporaire. Une autre proposition est d’introduire une responsabilisation plus forte des employeurs, en réduisant le seuil de 110 jours qui entraîne des cotisations supplémentaires. Enfin, ils préconisent d’allonger le délai entre deux périodes successives de chômage temporaire pour les ouvriers, afin d’éviter une utilisation excessive et continue de ce dispositif.

 

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