À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, tous les travailleurs devront se soumettre à une obligation imposée par l’Onem concernant la carte de contrôle du chômage temporaire. Cette nouvelle procédure n’enchante cependant pas tous les travailleurs. Pour ceux du secteur de la construction, cette transition est juste impossible.
Chômage temporaire en Belgique : la carte électronique inquiète
Grand changement pour tous les travailleurs belges, ou presque. À partir du 1ᵉʳ janvier prochain, de nombreux secteurs devront remplir électroniquement la carte de contrôle du chômage temporaire (eC3.2). Selon l’Onem, cette nouvelle obligation ne concerne pas les ateliers protégés, les ateliers sociaux et les entreprises adaptées. Dans ces secteurs, le choix reste possible entre la procédure papier et électronique.
Seul bémol, certains secteurs semblent ne pas s’y résoudre. C’est le cas des travailleurs du secteur de la construction, qui ne voient pas ce changement d’un bon œil en raison des risques liés à la cybercriminalité.
Les travailleurs du secteur de la construction pas très enthousiastes
À partir de 2025, l’Onem oblige de nombreux travailleurs à remplir électroniquement la carte de contrôle du chômage temporaire (eC3.2). Le Conseil d'État juge ces mesures conformes, à condition de prévoir des alternatives temporaires en cas de problèmes techniques. Une période de transition est donc prévue entre le 1ᵉʳ janvier et le 30 juin 2025 pour donner à chacun la possibilité de s’adapter.
Malgré ces dispositions, ce changement inquiète tout particulièrement certains travailleurs, notamment ceux du secteur de la construction. En effet, cette évolution semble beaucoup inquiéter une partie du secteur, qui se montre réticente à l'idée d’utiliser une carte numérique pour signaler leurs jours de travail ou d'inactivité. Pour eux, il s’agit plutôt d’une prise de risques, notamment en raison des attaques informatiques et des piratages en ligne qui se multiplient en Belgique. Pour d’autres, c’est surtout l’idée de devoir prendre un smartphone avec soi chaque jour sur le chantier qui n’est pas motivante.
Jusqu’ici, les ouvriers remplissaient manuellement la carte C3.2a, renseignant leurs jours de travail ou d’absence pour maladie. Cette procédure papier, remise à la fin du mois pour calculer les allocations chômage, sera remplacée dès le 1ᵉʳ janvier par une version électronique.
Le support papier encore utilisé par près de la moitié du secteur
Si environ 70 000 ouvriers du bâtiment utilisent déjà la version numérique, près de la moitié du secteur reste fortement attachée au support papier. La fédération Bouwunie, qui représente les PME et les indépendants du secteur en Flandre, avait demandé un report de l’obligation à 2026, tandis qu’Embuild plaidait pour un accompagnement renforcé des travailleurs.
L’Onem assure de son côté que le smartphone n’est pas indispensable : « La carte peut être remplie sur tout ordinateur connecté à Internet. De plus, les travailleurs en difficulté peuvent demander de l’aide auprès de leur syndicat ou de leur caisse de paiement. » Cependant, beaucoup craignent que cette numérisation forcée n’accentue la fracture numérique dans un secteur où certains ouvriers ne maîtrisent pas bien les langues nationales ou la technologie.