Le chômage repart à la hausse en Wallonie après une année de reflux

La progression du chômage en Wallonie sur un an, mesurée en février 2025, illustre un basculement préoccupant dans un contexte social déjà tendu.

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Le chômage repart à la hausse en Wallonie après une année de reflux | Econostrum.info - Belgique

Le marché de l’emploi wallon enregistre un retournement de tendance qui inquiète les observateurs. Après une période de baisse continue, le chômage est reparti à la hausse sur un an. 

La comparaison entre février 2025 et février 2024 révèle une augmentation marquée du nombre de demandeurs d’emploi. Ce phénomène met en lumière les fragilités persistantes de l’économie régionale.

Une hausse du nombre de demandeurs d’emploi dans toutes les provinces

Selon les dernières données publiées par Sudinfo, le nombre total de demandeurs d’emploi en Wallonie, incluant ceux bénéficiant d’indemnités, est en hausse par rapport à l’année précédente. En février 2025, on dénombrait 224 459 demandeurs d’emploi inoccupés, soit une progression de 2,4 % sur un an. Cette augmentation représente environ 5 328 personnes supplémentaires sur les listes du Forem.

Toutes les provinces wallonnes sont concernées. Le Brabant wallon enregistre la plus forte hausse avec +5,5 %, suivi de Namur (+3,9 %), Liège (+2,4 %), le Hainaut (+2,0 %) et le Luxembourg (+1,8 %). Ce phénomène généralisé traduit une dynamique régionale défavorable, au-delà des facteurs locaux.

Certains groupes de population sont particulièrement touchés. Le chômage chez les jeunes de moins de 25 ans augmente de 3,5 %. Les femmes connaissent également une hausse de 2,7 %, contre 2,1 % pour les hommes. Ces chiffres soulignent les inégalités persistantes d’accès au marché du travail, en particulier pour les profils les plus vulnérables face aux fluctuations économiques.

Un contexte économique tendu et des réformes contestées

Cette hausse intervient dans un climat économique incertain. La pression inflationniste, combinée à un ralentissement de l’activité en Europe, a affecté le rythme des recrutements. Certaines entreprises ont gelé leurs embauches ou réduit leur masse salariale, notamment dans les secteurs industriels et de la logistique. D’autres ont repoussé leurs projets d’investissement, redoutant une conjoncture défavorable et un manque de visibilité sur les commandes à venir, en particulier dans les zones périphériques.

En parallèle, des réformes des aides à l’emploi ont modifié les conditions d’embauche pour les entreprises. Plusieurs acteurs socio-économiques estiment que la réduction de certains incitants, notamment dans les petites entreprises et l’économie sociale, a pu décourager les embauches. Cette situation alimente les revendications pour une adaptation des dispositifs aux réalités de terrain.

Les politiques de formation et d’accompagnement sont également interrogées. Malgré une offre croissante de parcours qualifiants, une partie des demandeurs d’emploi ne trouve pas de débouchés correspondant aux formations suivies. L’écart entre les compétences disponibles et les besoins réels du marché de l’emploi reste un frein majeur au retour durable à l’emploi.

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