Hausse du chômage en juillet : les femmes et les 25-49 ans sont les plus touchés selon les chiffres de l’ONEM

Bien que le chômage augmente légèrement en Belgique en juillet, les écarts selon l’âge, le genre et la région révèlent des déséquilibres structurels persistants.

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Hausse du chômage en juillet : les femmes et les 25-49 ans sont les plus touchés selon les chiffres de l’ONEM : Crédit : Belga | Econostrum.info - Belgique

La Belgique a enregistré en juillet 2025 une légère hausse du chômage, marquant une évolution contrastée du marché de l’emploi national. L’Office national de l’emploi (ONEM) a publié des données précises faisant état de 541 demandeurs d’emploi supplémentaires par rapport à l’année précédente. 

Derrière cette variation modérée se cachent des dynamiques divergentes selon le genre, l’âge et les régions du pays. L’analyse de ces chiffres fournit une lecture affinée des tensions structurelles du marché du travail belge. Elle souligne également la complexité croissante des politiques publiques nécessaires pour répondre à ces évolutions multiples.

Des écarts notables selon le genre et l’âge

Au mois de juillet, le nombre total de chômeurs complets indemnisés en Belgique s’élève à 278.237 personnes. Cette progression de +541 unités sur une base annuelle reste limitée dans l’absolu, mais masque des différences significatives selon les catégories démographiques, indique Moustique.

D’un point de vue genré, la situation évolue de manière opposée. Le chômage augmente chez les femmes, avec 1.047 nouvelles inscrites sur l’année écoulée, ce qui représente une hausse de 0,9 %. Chez les hommes, à l’inverse, le nombre de chômeurs diminue de 506 unités, soit -0,3 %. Cette évolution divergente interroge sur les secteurs d’activité touchés ou sur des facteurs conjoncturels spécifiques à l’emploi féminin.

L’analyse par tranches d’âge révèle une dynamique encore plus hétérogène. Chez les jeunes de moins de 25 ans, le chômage baisse de 0,9 %, soit 176 unités en moins, ce qui pourrait être lié à l’entrée sur le marché du travail durant la période estivale. En revanche, la tranche centrale des 25 à 49 ans connaît une progression notable du chômage, avec 2.039 demandeurs d’emploi supplémentaires, soit une hausse de 1,2 %. Cette catégorie étant la plus représentée sur le marché de l’emploi, son évolution impacte fortement la tendance globale.

Les 50 à 59 ans bénéficient d’une amélioration significative, avec une baisse de 2,5 % du chômage, soit 1.439 inscrits en moins. Quant aux personnes de 60 ans et plus, leur nombre augmente légèrement, avec 117 chômeurs supplémentaires (+0,3 %). Ces évolutions traduisent une segmentation croissante du marché du travail selon l’âge, qui nécessite un ajustement des politiques de l’emploi ciblées.

Un marché du travail déséquilibré entre les régions

Les données de l’ONEM mettent également en évidence des différences régionales notables dans l’évolution du chômage. En Flandre, le nombre de chômeurs progresse légèrement, avec +311 unités, soit une hausse de 0,3 % sur un an. Cela porte le nombre total de chômeurs complets à 100.165 dans la région. Cette augmentation peut refléter un ralentissement localisé de certains secteurs industriels ou des effets différés des ajustements économiques.

En Wallonie, la tendance est légèrement positive, avec une diminution de 181 chômeurs, correspondant à -0,2 % sur un an. Le nombre total de chômeurs s’élève à 117.305 dans la région, qui reste néanmoins la plus touchée en volume. Cette amélioration pourrait être liée à des mesures régionales de soutien à l’emploi ou à une légère reprise dans certains bassins économiques.

La Région bruxelloise enregistre, pour sa part, une progression plus marquée du chômage. Le nombre de chômeurs augmente de 411 unités, soit une hausse de 0,7 %, portant le total à 60.767 personnes. Cette situation peut s’expliquer par une forte dépendance de la capitale à certains secteurs de services affectés par des mutations structurelles ou par une démographie active en évolution rapide.

Les disparités territoriales ainsi observées témoignent d’un marché de l’emploi à plusieurs vitesses, avec des régions confrontées à des dynamiques économiques et sociales distinctes. Cette diversité complique l’élaboration de politiques nationales uniformes, et souligne la nécessité d’adapter les réponses à des réalités locales spécifiques.

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