La Belgique fait face à une situation complexe : si 135 000 emplois devraient être créés d’ici 2028, les perspectives de réduction du chômage et d’augmentation des salaires restent limitées. La Banque nationale met en garde contre un avenir difficile sur ces deux fronts.
La Banque nationale de Belgique a revu ses prévisions économiques pour la période 2025-2028, et bien que la création d’emplois soit au programme, les experts restent prudents quant à la capacité de réduire significativement le chômage. Le gouvernement belge prévoit qu’un tiers des personnes exclues du chômage retrouveront un emploi. Cependant, selon la Banque nationale, ce chiffre est bien trop optimiste. Les prévisions actuelles tablent plutôt sur un taux de réinsertion de 20 %, soit environ 40 000 emplois créés au cours de la période, une estimation bien inférieure à celle du gouvernement.
Outre le chômage, ralentissement de la consommation et baisse de l’épargne
Au-delà de la question du chômage, les perspectives économiques belges pour les années à venir sont également marquées par un ralentissement de la consommation des ménages. La réforme des retraites, le plafonnement de l’indexation des salaires et la limitation des allocations de chômage pèsent sur le pouvoir d’achat des Belges. En conséquence, la Banque nationale prévoit une baisse progressive du taux d’épargne, qui devrait passer de 12,9 % en 2024 à 11,2 % d’ici 2028, rapporte Sudinfo. Bien que la consommation des ménages ne chute pas drastiquement, cette évolution aura un impact sur les finances des familles.
Une inflation maîtrisée, mais des salaires stagnants
Sur le plan de l’inflation, la situation semble se stabiliser. Après avoir atteint 3 % en 2025, l’inflation devrait baisser progressivement pour atteindre 1,7 % en 2027. Cela offrira un certain répit au pouvoir d’achat, mais il n’y aura que peu de marge pour augmenter les salaires. La Banque nationale estime que les salaires conventionnels pourraient légèrement croître en 2027 et 2028, mais cette augmentation serait limitée à 0,4 %, bien en deçà des attentes des syndicats et des travailleurs.
Déficit budgétaire : un combat difficile
Le déficit budgétaire belge reste un problème majeur. Malgré les efforts du gouvernement, il devrait se maintenir autour de 5 % du PIB jusqu’en 2028. La Belgique continuera d’avoir des difficultés à réduire son endettement, qui devrait atteindre près de 114 % du PIB en 2028, bien loin des objectifs européens. Les mesures d’assainissement prises jusqu’à présent n’ont permis que de stabiliser le déficit, mais elles ne suffisent pas à remettre l’économie sur de bons rails.
