Le chômage reste un problème majeur en Belgique, et la question de savoir s’il existe réellement un emploi pour tous reste en débat. Malgré les politiques d’aide et les réformes mises en place, il semble que l’offre d’emplois ne soit pas suffisante pour absorber l’ensemble des demandeurs. Selon plusieurs experts, la situation est loin d’être idéale et la réalité de l’emploi est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air.
Jean-François Orianne, chercheur en économie, soulève un point central auprès de la RTBF : le nombre d’offres d’emplois ne correspond pas à celui des chômeurs en Belgique. En Wallonie, par exemple, plus de 200 000 personnes sont en recherche d’emploi, alors que seulement 20 000 offres d’emploi sont disponibles sur des sites comme celui du Forum. Il est donc mathématiquement impossible de pourvoir tous ces postes, d’autant plus que le type d’emploi proposé ne correspond pas toujours aux attentes des demandeurs.
Loin d’être des CDI à temps plein, la majorité des offres sont des contrats temporaires ou des intérims, qui ne répondent pas aux besoins de stabilité de nombreux travailleurs. Bernard Conter, spécialiste des questions de l’emploi, met en lumière cet écart en soulignant qu’une offre de 22 500 emplois, dont 5 000 en CDI et 15 000 en intérim, ne permet pas de répondre efficacement à la demande. Cela prouve qu’il n’y a pas suffisamment d’opportunités stables et bien rémunérées pour tout le monde, malgré la disponibilité des offres d’emploi.
Le chômage de longue durée : une réintégration difficile
Un autre facteur aggravant est la difficulté des chômeurs de longue durée à réintégrer le marché du travail. Ceux qui sont sans emploi depuis plusieurs années rencontrent des obstacles supplémentaires, qu’ils soient liés à la reconversion professionnelle ou à un manque de motivation, souvent exacerbé par la pression des réformes récentes. Ces réformes, qui prévoient des exclusions temporaires des allocations de chômage, risquent de rendre encore plus difficile le retour à l’emploi pour ces personnes, créant ainsi une pression accrue sur une demande déjà saturée.
Bernard Conter explique que les réformes, loin de stimuler les demandeurs d’emploi, pourraient exacerber la situation en augmentant le nombre de chômeurs tout en maintenant un nombre d’offres insuffisant. La notion de « pression » exercée par ces réformes pourrait ainsi faire augmenter le nombre de chercheurs d’emploi sans pour autant augmenter les opportunités disponibles.
Les solutions à envisager
Face à cette situation, il est essentiel de repenser les politiques d’emploi et d’offrir une aide plus ciblée, notamment pour les chômeurs de longue durée. Les mesures actuelles, qui se concentrent souvent sur des sanctions ou des exclusions, ne semblent pas répondre aux besoins réels du marché du travail. Il serait plus judicieux d’investir dans des programmes de reconversion professionnelle, de formation continue et de soutien psychologique pour les chômeurs.
L’objectif devrait être de rapprocher les offres d’emploi des compétences disponibles tout en créant des opportunités durables et stables pour tous les travailleurs.








