Les titres-services, dispositif clé pour les ménages et les prestataires en Belgique, voient leurs modalités évoluer dès 2025. Les ajustements, spécifiques à chaque région, concernent notamment les prix, la fiscalité et les formats disponibles.
Ces modifications reflètent des enjeux financiers et structurels pour ce secteur sous pression. Cela pourrait toutefois affecter l’accessibilité de ce dispositif pour les ménages également.
Vers des prix indexés et des frais adaptés par région
En Wallonie, le prix des titres-services sera ajusté selon un système progressif. Les 175 premiers chèques par individu coûteront désormais 10,20 euros, tandis que les suivants atteindront 11,20 euros (jusqu’au 400ᵉ) et 12,20 euros au-delà. Cette indexation, introduite pour refléter l’évolution des coûts, s’accompagne d’une nouveauté notable : les entreprises pourront facturer des frais supplémentaires aux utilisateurs. Malgré cela, une stabilité est garantie pour les titres achetés en 2024, utilisables sans surcoût en 2025, et la déductibilité fiscale de 10 % demeure.
En Flandre, le prix de base augmente également, passant à 10 euros. Les utilisateurs devront même compléter la différence pour les chèques acquis en 2024. La suppression de la déduction fiscale fait bondir le coût réel à 10 euros par heure pour les utilisateurs, contre 7,2 euros précédemment. Autre évolution majeure : l’abandon des titres-services papier à partir de juin 2025, une transition vers un format entièrement numérique.
À Bruxelles, la structure tarifaire évolue aussi : les 300 premiers titres-services coûteront 10,20 euros, mais le prix grimpe à 12,40 euros à partir du 301ᵉ. Contrairement à la Flandre, aucun supplément ne sera demandé pour les titres de 2024 encore valables. La déductibilité fiscale de 15 % est maintenue, tout comme la nouveauté pratique permettant d’acheter ces titres à l’unité, sans obligation de commande minimale.
Des impacts variés pour les ménages et les prestataires
Ces changements interviennent dans un contexte où le secteur des titres-services est sous forte pression économique. La hausse des prix et la diminution des avantages fiscaux, notamment en Flandre, pourraient réduire leur accessibilité pour certains ménages. Cela risque de compliquer davantage le quotidien des prestataires, souvent des femmes, qui dépendent de ce système pour leur emploi.
En Wallonie et à Bruxelles, le maintien des déductions fiscales et l’absence de frais supplémentaires sur les titres existants apportent une certaine continuité. Toutefois, l’introduction de frais par les entreprises en Wallonie suscite des interrogations quant aux conséquences pour les ménages les plus modestes. Par ailleurs, la transition numérique en Flandre soulève des préoccupations pour les usagers peu familiers avec les outils électroniques.
Malgré ces ajustements, les régions semblent chercher un équilibre entre le soutien à un secteur essentiel et l’adaptation aux contraintes budgétaires. Cela pourrait néanmoins mettre en lumière les disparités régionales dans le traitement des utilisateurs et des prestataires.