Les musulmans du monde entier s'apprêtent à célébrer la fête de l'Aïd el Adha (fête du sacrifice) ou comme elle appelée dans les pays d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), la fête de l'Aïd el Kebir. Contrairement à la fête de l'Aïd el Fitr célébrée à l'occasion de la fin du mois de Ramadan, la date de l'Aïd el Adha peut être fixée à l'avance puisqu'elle n'est pas fêtée au premier jour du mois du calendrier de l'Hégire ou calendrier musulman.
En effet, l'Aïd el Adha est célébrée le 10 du mois de Du el Hidja. Donc, même quand on veut échapper aux calculs astronomiques pour "préserver" la tradition, on a juste besoin de fixer le premier jour de ce mois du calendrier musulman pour savoir quand tombera le 10e jour du mois. Et c'est valable en Belgique mais aussi en France, en Algérie ou au Maroc.
Donc, les musulmans de Belgique vont célébrer la fête du sacrifice fixée cette année pour le dimanche 16 juin 2024. À cette occasion, les musulmans du monde entier procèdent à l'abattage rituel de moutons qu'ils consomment en famille et dont une partie devrait aller vers les familles démunies, comme le prévoit la religion musulmane. Il est utile de préciser que l'abattage rituel dans ce cas de figure consiste en l'égorgement de l'animal.
Aïd el Adha : L'abattage rituel est désormais interdit en Belgique
Mais depuis février 2024, l'abattage rituel n'est plus autorisé en Belgique, conformément à la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui s'est rangée aux côtés des gouvernements de Wallonie et de Flandre dont les décrets de 2018 et de 2017 interdisaient l'abattage rituel adopté par les musulmans. Pourtant, la CEDH avait été saisie par les musulmans de Belgique dans le but d'empêcher la mise en œuvre des décrets en question.
Dans ce sens, la CEDH a justifié sa décision par la nécessité de respecter le bien-être animal qui ne doit pas être remis en cause pour des motifs religieux. La communauté musulmane de Belgique, particulièrement les nombreux Marocains et Turcs du Plat pays, devrait donc trouver un autre moyen de célébrer la fête de l'Aïd el Adha, notamment l'importation de la viande issue de l'abattage rituel dans les pays où c'est encore légale et réglementé.