Carrefour Belgique va ouvrir ses magasins le dimanche matin à partir de janvier 2026. Un accord a été conclu entre la chaîne de supermarchés et les syndicats, mais cette décision n’est pas sans controverse. Ce changement suscite des interrogations sur ses impacts sur les employés et la concurrence dans le secteur de la distribution.
Cet accord signé en fin de semaine dernière prévoit l’ouverture des 40 hypermarchés et 43 supermarchés Market Carrefour tous les dimanches matin, de 8h00 à 12h00. Dès janvier 2026, environ 600 magasins franchisés, qui profitaient déjà de cette ouverture, seront rejoints par les magasins intégrés de Carrefour. Les employés travaillant ce jour bénéficieront d’une majoration de salaire de 50%, mais leur affectation sera sur une base volontaire. En outre, les contrats des employés seront étendus à 28 heures, et les chèques-repas augmenteront de 1,50 euro à partir de mars 2026.
Les conséquences sur les employés de Carrefour et la concurrence
Cet accord vise à renforcer la position de Carrefour sur le marché belge, en répondant à une concurrence de plus en plus présente, notamment celle de Delhaize, qui ouvre déjà tous les dimanches. La direction de Carrefour souligne que l’ouverture dominicale permettra d’améliorer la satisfaction des clients, de stimuler le chiffre d’affaires et de renforcer la rentabilité de l’entreprise. Cependant, le personnel a exprimé des réserves. Le syndicat SETCa-BBTK qualifie cet accord de « nécessaire » mais « pas bon« .
Si la mesure est perçue comme un mal nécessaire pour maintenir Carrefour en Belgique, elle soulève des préoccupations sur les conditions de travail et la régression sociale que pourrait engendrer l’ouverture obligatoire le dimanche.
Une garantie de maintien des emplois et de non-franchise
L’accord a aussi des avantages pour les employés, avec des garanties sur le maintien de l’emploi et la non-franchise des magasins. Cela signifie que Carrefour continuera à gérer ses magasins intégrés sans les franchiser, ce qui est un engagement important dans un contexte de restructurations dans le secteur, explique la RTBF. La garantie de l’emploi est particulièrement précieuse pour les salariés, car elle assure que les emplois actuels seront maintenus, et que la chaîne restera en Belgique jusqu’en 2028.
Cette stabilité a permis d’acheter du temps pour poursuivre des négociations sur d’autres points, visant à améliorer la compétitivité du secteur et à préserver une concurrence loyale.
Un compromis difficile
Bien que cet accord offre certains avantages, il reste un compromis difficile à accepter pour de nombreux employés. L’ouverture dominicale, bien qu’elle soit nécessaire pour rester compétitif face à des concurrents comme Delhaize, pourrait entraîner un stress supplémentaire pour le personnel, déjà soumis à une grande flexibilité. La prime de 50% pour les heures dominicales est loin des sursalaires précédemment offerts, ce qui pourrait réduire l’attrait de ces horaires pour certains travailleurs.
