Dans le secteur du bâtiment, certains métiers techniques restent à l’écart des projecteurs malgré leur rôle fondamental dans la réussite d’un projet. C’est le cas du calculateur en construction, une fonction peu connue du grand public et encore mal perçue dans l’opinion.
Pourtant, ce métier combine expertise technique, responsabilités économiques et rémunérations élevées, parfois supérieures à de nombreuses fonctions mieux considérées. En Belgique, les salaires peuvent atteindre jusqu’à 6 000 euros brut par mois, un niveau rare dans ce secteur.
Une fonction technique de plus en plus stratégique
Le calculateur intervient dès la phase d’étude d’un projet immobilier, avant le lancement du chantier. À partir des plans techniques, il est chargé de chiffrer l’ensemble des besoins : matériaux, main-d’œuvre, engins, durée des travaux. Il compile ces données dans un devis estimatif qui détermine le coût global de l’opération. Ce document servira à répondre aux appels d’offres, à fixer les marges de l’entreprise et à encadrer l’exécution des travaux.
Ce travail nécessite une excellente maîtrise des outils numériques (AutoCAD, Revit, Excel, logiciels BIM), une bonne connaissance des prix du marché et des échanges réguliers avec les ingénieurs et les chefs de projet. Malgré cette technicité, le métier reste peu valorisé dans les représentations traditionnelles du bâtiment. Beaucoup l’associent à un poste administratif ou répétitif, alors qu’il requiert des compétences analytiques avancées et un sens poussé de la précision.
En raison de la complexité croissante des projets, notamment en lien avec les normes environnementales ou la gestion énergétique, la place du calculateur est devenue stratégique. Son rôle garantit la viabilité financière d’un chantier, ce qui explique la montée en puissance de son attractivité sur le marché de l’emploi.
Une rémunération en forte progression, pouvant atteindre 6 000 euros brut
En Belgique, les salaires du calculateur en construction sont en hausse, portés par la demande accrue et la rareté des profils qualifiés. Selon les données publiées par Jobat et croisées avec des observations du secteur, un calculateur débutant touche en moyenne 2 600 à 2 800 euros brut par mois. Ce niveau peut rapidement évoluer avec l’expérience et la prise en charge de projets plus complexes.
Après 5 à 10 ans de carrière, un calculateur expérimenté perçoit entre 4 000 et 4 500 euros brut mensuels. Ce chiffre augmente dans les grandes structures ou les entreprises actives sur des projets d’envergure. Dans certaines situations, notamment lorsque le professionnel occupe une position de responsabilité ou gère plusieurs chantiers, le salaire peut grimper jusqu’à 6 000 euros brut par mois, voire davantage avec des primes de performance.
Cette rémunération se justifie aussi par la difficulté de recruter dans cette spécialité. Peu de jeunes diplômés s’orientent spontanément vers cette voie, bien qu’elle soit accessible avec un bachelier en construction ou via la formation en alternance. Les entreprises n’hésitent plus à proposer des packages avantageux incluant voiture de société, chèques-repas, assurance groupe, ou télétravail partiel pour attirer les bons profils.
De plus, le métier offre une stabilité d’emploi importante : quelle que soit la conjoncture, chaque projet nécessite une estimation précise avant sa mise en œuvre. Les perspectives d’évolution sont concrètes : un calculateur confirmé peut devenir responsable d’étude de prix, chef de projet, ou intégrer des fonctions de direction technique. Ces progressions s’accompagnent souvent de hausses de salaire et d’une reconnaissance accrue.
