Le mouvement associatif en Belgique, particulièrement dans la capitale Bruxelles, s’inquiète sérieusement sur le nombre de plus en plus important de migrants et autres Sans-domicile-fixe (SDF) qui arrivent à Bruxelles depuis Paris. Les autorités françaises sont soupçonnées de vouloir nettoyer la capitale de ses sans-abri et de ses migrants en prévision des Jeux olympiques de Paris (JO 2024).
En effet, chaque jour que Dieu fait, Bruxelles accueille de nouveaux arrivants parmi les migrants et SDF de Paris. Les Bruxellois ne comprennent pas tous ce phénomène nouveau, mais les associations belges activant généralement dans le domaine social ont vite compris les choses. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué d’en parler autour d’eux et même à travers les médias.
C’est ainsi que le site de la RTBF s’est intéressé au phénomène qui interpelle les Bruxellois de plus en plus, et ce, au moment où la rumeur commençait à enfler sur une pratique pas très catholique dont se seraient rendus coupables les organisateurs des JO de Paris et les autorités françaises.
Nettoyer Paris de ses SDF pour les Jeux olympiques
« Histoire de faire place nette pour les JO, des migrants et sans-abri « parisiens » seraient envoyés vers la Belgique et vers Bruxelles« , avance tout de go la RTBF dans son reportage qui fait intervenir des animateurs associatifs pour leur demander des détails sur les constats faits sur le terrain, surtout que depuis quelques mois, des associations françaises n’ont pas cessé de dénoncer des expulsions forcées et des éloignements des SDF de Paris.
Elise Tordeur, responsable de l’ASBL Bulle, une wasserette solidaire et mobile, parcourt Bruxelles toutes les semaines pour rencontrer les « sans chez soi ». Elle aussi a remarqué qu’il y a de plus en plus de SDF arrivés de Paris dans la capitale européenne. « Nous avons constaté depuis quelque temps effectivement une hausse des personnes, de sans-abri qui viennent de Paris d’origine française ou même d’origine étrangère. Les profils varient. Cela se passe surtout autour de la gare du midi qui est une vraie plaque tournante », indique-t-elle à la RTBF.
Selon les associations belges, il s’agit de Français ou des étrangers qui arrivent par vagues de 5 ou 10 personnes depuis environ six mois. Elise Tordeur ne croit pas que les SDF quittent Paris de leur propre gré mais ne va pas jusqu’à dire que les autorités françaises les forcent à partir. « On les invite en tout cas à partir par tous les moyens possibles et imaginables », ajoute-t-elle.
On les met dans des bus sans leur demander leur avis
L’avis de Jean-Luc est plus tranché, lui qui distribue des repas chauds aux personnes en situation précaire. « Ils les mettent dans des bus à 10 euros par tête pour désengorger Paris avant les JO. On ne leur demande pas leur avis », affirme-t-il après avoir aidé un groupe d’une quinzaine de migrants venus de la capitale française.
« J’ai rencontré plusieurs petits groupes mais ils disparaissent très vite des rues de Bruxelles. Il y en a qui partent à Mons, d’autres à Liège ou encore à Namur. Certains même retournent à Paris parce que dans leur tête, c’est chez eux », ajoute Jean-Luc qui dénonce le système pour lequel les sans-domicile-fixe « sont des gens qui ne comptent pas ».