Bruxelles risque de se retrouver sans liquidités dès le printemps 2026, une situation qui pourrait avoir des conséquences importantes sur les services publics et les salaires des fonctionnaires. Le gouvernement bruxellois, bien que rassurant sur la question des salaires, reconnaît que la région est sous forte pression financière.
Depuis près d’un an, Bruxelles fonctionne avec un budget provisoire, faute de budget voté pour les années 2025 et 2026. Ce système de douzièmes provisoires fait grimper le déficit, qui avoisine désormais 1,5 milliard d’euros, et entraîne une dette régionale qui dépasse les 15 milliards. Cette situation difficile est aggravée par la disparition de certaines lignes de crédit vitales pour la gestion de la trésorerie de la région.
En effet, la banque Belfius a annoncé la suppression de sa ligne de crédit de 500 millions d’euros à partir de janvier 2026, et ING pourrait suivre en supprimant sa propre ligne de financement. Cette absence de filet de sécurité met en péril la capacité de la région à honorer ses engagements financiers, notamment le paiement des fonctionnaires et des services publics.
Le ministre des Finances affirme que le risque de manque de liquidités est réel
Le ministre bruxellois des Finances et du Budget, Dirk De Smedt, a confirmé que, si aucune solution n’est trouvée d’ici le printemps 2026, la région pourrait se retrouver à court de liquidités, rapporte Sudinfo. Les salaires des fonctionnaires, les dotations aux communes, les remboursements de dettes et les autres dépenses publiques devront être priorisés. Selon De Smedt, les intérêts sur la dette et les salaires des fonctionnaires passeront en premier, suivis des dépenses pour les services publics, puis des dotations aux communes et des subventions.
La situation de la Cocom, une institution clé pour des centaines de milliers de Bruxellois, est également préoccupante. Elle gère les allocations familiales, les services de santé, les maisons de repos et les CPAS, mais fait face à des tensions de trésorerie qui pourraient l’empêcher de remplir ses obligations financières. Pour l’instant, le ministre de l’Emploi, Bernard Clerfayt, a rassuré les citoyens en précisant que les paiements seront assurés en 2025, mais la situation pour 2026 reste incertaine.
À quoi cette crise de Bruxelles est-elle due ?
La crise financière bruxelloise résulte d’une combinaison de facteurs : les dépenses publiques en hausse, les crises successives (COVID-19, inflation, guerre en Ukraine), et une stagnation des recettes fiscales. Si un budget est voté prochainement, cela ne résoudra pas instantanément les problèmes structurels de la région. Une solution à long terme, impliquant un ajustement budgétaire et une gestion financière rigoureuse, reste essentielle pour éviter un recours à l’aide fédérale.








