La zone de basses émissions (LEZ) de Bruxelles, mise en place pour améliorer la qualité de l’air, fait l’objet d’un suivi étroit par les autorités. En 2024, plus de 13 600 véhicules ont été sanctionnés pour non-respect de cette réglementation.
Ces chiffres traduisent à la fois la persistance de la pollution automobile et l’efficacité des contrôles. La mise en œuvre progressive des restrictions suscite également des débats autour de leur calendrier et de leur impact sur les habitants.
Des verbalisations en baisse mais toujours nombreuses en 2024
En 2024, Bruxelles Fiscalité a envoyé 16 403 amendes liées à la non-conformité à la zone de basses émissions, touchant 13 691 véhicules, certains ayant été sanctionnés plusieurs fois. Le montant total des amendes atteint près de 5,74 millions d’euros. Ces chiffres ont été communiqués par le ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) en réponse à une question parlementaire écrite, relate Le Soir.
Cette baisse des verbalisations représente près de 10 000 amendes en moins comparé à 2023, où 27 123 sanctions avaient été envoyées. En 2022, le nombre d’amendes s’élevait à 19 365, mais l’application intégrale de la LEZ n’a débuté qu’en juillet cette année-là, après une période transitoire de six mois. En 2023, les contrôles et envois d’amendes ont été effectués sur l’ensemble de l’année, expliquant l’augmentation notable des sanctions.
La LEZ instaurée en 2018 vise à retirer progressivement de la circulation les véhicules les plus polluants, en commençant par les voitures anciennes et les catégories répondant aux normes d’émission les plus laxistes. Cette approche graduelle doit assainir l’air de la capitale bruxelloise, souvent affectée par la pollution urbaine liée au trafic routier.
Un report contesté du durcissement des règles prévu en 2025
Alors qu’une nouvelle étape devait exclure, dès le 1er janvier 2025, les voitures diesel Euro 5 et essence Euro 2, le Parlement bruxellois a récemment décidé de reporter cette échéance au 1er janvier 2027. Ce recul a suscité de vives réactions. Quatre associations environnementales ont introduit un recours en suspension et en annulation devant la Cour constitutionnelle. Elles estiment que ce report constitue un recul majeur de la protection du droit à la santé et à un environnement sain pour les habitants de Bruxelles.
Ce report intervient dans un contexte où la qualité de l’air reste une préoccupation majeure pour la santé publique. En effet, les particules fines et les oxydes d’azote issus des véhicules thermiques sont associés à des pathologies respiratoires et cardiovasculaires. Le maintien de véhicules polluants dans la circulation pourrait compromettre les progrès déjà réalisés grâce à la LEZ.
Les débats autour de ce report soulignent également les tensions entre les impératifs environnementaux et les contraintes économiques ou sociales liées à la mobilité. Certains conducteurs dénoncent le coût élevé du renouvellement des véhicules, tandis que les pouvoirs publics cherchent à encourager la transition vers des moyens de transport plus propres par des aides et des incitations.
La gestion de la zone de basses émissions à Bruxelles illustre la complexité d’une politique environnementale qui doit concilier objectifs de santé publique, acceptabilité sociale et réalités économiques. Les données 2024 montrent un contrôle actif et une évolution progressive des règles, mais la controverse sur le calendrier témoigne d’un équilibre fragile.








