Bruges introduira une taxe touristique dès 2027

Dès 2027, Bruges imposera une taxe de 4 euros aux touristes d’un jour pour limiter la surfréquentation et financer l’entretien de son patrimoine.

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Bruges introduira une taxe touristique dès 2027 | Econostrum.info - Belgique

Bruges, l’une des destinations les plus visitées de Belgique, accueille chaque année plus de 9 millions de touristes, dont 6,5 millions ne restent qu’une journée. Cet afflux massif met sous pression les infrastructures, le cadre de vie des habitants et l’entretien du patrimoine historique. 

Pour mieux gérer cette fréquentation, la municipalité a décidé d’instaurer une taxe d’entrée de 4 euros par touriste à partir de 2027. Cette mesure, qui s’inspire d’initiatives similaires en Europe, suscite déjà des débats entre les autorités locales, les commerçants et les habitants.

Une taxe pour préserver le patrimoine et encadrer le tourisme

Bruges, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, subit depuis plusieurs années une croissance continue du nombre de visiteurs. En 2019, la ville comptait 8,3 millions de touristes, un chiffre qui a atteint 9,1 millions en 2023, soit une hausse de 9,6 % en quatre ans; a relaté Le Soir. Parmi eux, la majorité (environ 6,5 millions) sont des touristes d’un jour, principalement en excursion depuis Bruxelles, d’autres villes belges ou des bateaux de croisière.

Dès 2027, Bruges appliquera donc une taxe de 4 euros par visiteur ne passant pas la nuit dans la ville. Cette taxe sera perçue à l’entrée des sites touristiques majeurs et via les tour-opérateurs organisant des excursions. Les navetteurs et les habitants des communes voisines seront exemptés. La municipalité estime que cette mesure pourrait générer jusqu’à 26 millions d’euros par an, des fonds destinés à l’entretien du patrimoine, à l’amélioration des infrastructures et à la gestion des flux touristiques.

Le bourgmestre Dirk De fauw justifie cette décision par la nécessité de trouver un équilibre entre attractivité touristique et qualité de vie pour les habitants. Il souligne que l’entretien des sites historiques et la propreté de la ville coûtent plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Cette taxe permettra donc de faire contribuer les visiteurs à la préservation de Bruges sans pénaliser son secteur hôtelier.

Cette initiative s’inscrit dans une tendance observée en Europe. À Venise, une taxe similaire de 5 euros sera mise en place dès avril 2025 pour les visiteurs à la journée. À Barcelone, la taxe de séjour a été relevée en 2024 à 3,25 euros par nuit pour les hôtels haut de gamme. Bruges suit ainsi la voie d’autres villes confrontées aux défis du tourisme de masse.

Une mesure qui divise commerçants et habitants

L’annonce de cette taxe suscite des réactions contrastées entre les professionnels du tourisme et les habitants. Pour les hôteliers et les restaurateurs, cette nouvelle réglementation risque d’affecter l’attractivité de Bruges. Avec plus de 4 800 chambres d’hôtel et un secteur employant près de 11 500 personnes, beaucoup craignent une baisse de fréquentation, notamment des groupes organisés qui pourraient privilégier d’autres destinations.

Les commerçants, en particulier ceux situés près des sites les plus visités comme le Béguinage, la place du Markt ou le quai du Rosaire, redoutent également une baisse des dépenses touristiques. Les visiteurs d’un jour, bien que moins rentables que ceux qui passent la nuit, génèrent tout de même un chiffre d’affaires conséquent pour les boutiques et les restaurants.

Du côté des habitants, la mesure est perçue plus favorablement. En effet, 62 % des Brugeois considèrent le tourisme de masse comme une nuisance, évoquant la hausse des loyers, la congestion des rues et la saturation des transports. Entre 2015 et 2023, le prix moyen des logements à Bruges a augmenté de 36 %, en grande partie à cause de l’essor des locations de courte durée pour les touristes.

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