Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques croissantes, la question du financement de la défense devient de plus en plus importante pour de nombreux pays. En Belgique, l’idée de vendre une partie de son or pour financer des projets militaires a récemment émergé dans les discussions politiques.
Cette proposition, qui pourrait sembler inhabituelle, répond à la nécessité de renforcer les capacités de défense du pays, tout en maintenant un budget équilibré. Bien que cette piste soit encore en réflexion, elle suscite déjà un vif débat, notamment en raison de ses implications économiques et sociales.
Un actif précieux à exploiter pour financer la défense
La Belgique détient une réserve d’or importante, estimée à 227,5 tonnes, soit une valeur actuelle de près de 12,6 milliards d’euros. Cet or, détenu par la Banque nationale de Belgique, représente une partie significative des réserves de change du pays. Face à des dépenses militaires en constante augmentation et à une pression croissante de l’OTAN pour moderniser les capacités de défense, une vente partielle de cet or pourrait générer des fonds immédiats pour soutenir le budget de la défense. Selon les experts, liquider 10 à 15 % de cette réserve permettrait de dégager entre 1,2 et 1,9 milliard d’euros, une somme significative pour financer des projets militaires, a rapporté Le Soir.
Le budget de la défense belge, qui s’élève à 5,8 milliards d’euros en 2024, reste insuffisant pour couvrir les besoins de modernisation des équipements et pour répondre aux nouvelles menaces. L’idée de vendre une partie de l’or pour combler cet écart de financement semble donc une solution pratique à court terme. Toutefois, cette décision soulève des questions sur l’impact à long terme de la vente de cette réserve stratégique.
Les enjeux politiques et sociaux d’une vente d’or
Vendre de l’or n’est pas une décision anodine. Pour de nombreux citoyens et certains responsables politiques, l’or représente un patrimoine national et une garantie de stabilité économique. Liquider une partie de cette réserve pourrait affaiblir la souveraineté financière du pays et nuire à sa crédibilité à l’international. Selon un sondage mené en 2024, 60 % de la population belge s’oppose à la vente d’une partie des réserves d’or, estimant que cela pourrait affecter négativement l’avenir économique de la Belgique.
Les autorités belges devront également tenir compte des tensions sociales générées par une telle décision. Si la vente de l’or peut sembler une solution pragmatique à court terme, elle pourrait être perçue comme une forme de « vente de patrimoine » qui compromettrait la sécurité économique du pays. De plus, cette décision pourrait nuire à la confiance des citoyens dans la gestion de leurs ressources publiques.
