Face à l’impasse politique, la Belgique sollicite un nouveau délai auprès de l’Union européenne pour présenter son plan budgétaire. Une demande qui reflète les difficultés du pays à établir une trajectoire claire dans un contexte de surveillance renforcée.
Cette requête intervient alors que le gouvernement démissionnaire d’Alexandre De Croo peine à prendre des décisions structurantes. Elle met également en lumière les défis d’une gestion budgétaire dans un contexte de transition politique prolongée.
Bruxelles sous pression pour répondre aux exigences européennes
Depuis septembre dernier, la Belgique cherche à obtenir davantage de temps pour soumettre son plan budgétaire à la Commission européenne. Alors que le gouvernement actuel est démissionnaire, la tâche de fixer des priorités budgétaires s’avère complexe. Une première demande avait été formulée pour repousser l’échéance à la fin de 2024. Cependant, une nouvelle lettre envoyée le 26 décembre par Peter Moors, représentant permanent de la Belgique auprès de l’Union européenne, relance les discussions en demandant une prolongation supplémentaire.
La Belgique justifie cette requête par l’absence d’un gouvernement fédéral pleinement opérationnel, capable de prendre des décisions budgétaires structurantes. Dans cette correspondance, le pays promet de soumettre « un plan basé sur un engagement politique fort » dès qu’un nouveau gouvernement sera constitué. Cette situation intervient dans un contexte où la Commission européenne a placé la Belgique sous une surveillance budgétaire renforcée et recommande une trajectoire corrective étalée sur quatre ans. Ce cadre impose des efforts significatifs pour réduire les déficits, une tâche que le gouvernement sortant juge difficile à entreprendre.
Les enjeux d’une trajectoire budgétaire à moyen terme
La lettre envoyée à la Commission européenne n’inclut pas de date précise pour la soumission du plan budgétaire, ce qui soulève des questions sur la crédibilité de la Belgique au sein de l’UE. Les institutions européennes s’attendent à des engagements fermes de la part des États membres, en particulier en période de pressions économiques accumulées. Pour la Belgique, un plan à moyen terme est vu comme un levier pour répondre aux attentes tout en assurant une stabilité économique interne.
Les recommandations de la Commission européenne ne se limitent pas à une réduction des déficits, elles appellent également à des réformes structurelles pour soutenir la croissance économique et la résilience. L’absence de décision immédiate pourrait compliquer les négociations à venir, notamment si les autorités européennes perçoivent une hésitation ou un manque de volonté politique. En interne, les retards pourraient accroître la méfiance des acteurs économiques, ce qui pose un défi supplémentaire pour la Belgique.