Un travailleur sur 25 est dans une situation de précarité en Belgique. Selon le SPP Intégration sociale, ceci n’est pas qu’une question de salaire.
En Belgique, le travail ne permet pas toujours d’achaper à la pauvreté
Le Service public fédéral de Programmation Intégration sociale a présenté, jeudi, son nouveau livre thématique consacré aux liens entre travail et pauvreté. À cette occasion, un sujet très sensible a été soulevé : celui de la situation des travailleurs en Belgique.
Selon l'organisme, un travailleur sur vingt-cinq est en situation de précarité dans le pays, soit un total de près de 165 000 travailleurs. Pour le SPP Intégration sociale, cela n’est pas uniquement lié à une question de salaire.
Un travailleur belge sur 25 en situation précaire actuellement
Environ 165 000 travailleurs se trouvent en situation de précarité à l’heure actuelle en Belgique, a indiqué le SPP Intégration sociale jeudi, lors de la présentation de son nouveau livre thématique consacré aux liens entre travail et pauvreté.
Ainsi, un travailleur sur vingt-cinq est aujourd'hui en situation de précarité dans le pays, d’après les conclusions de l’ouvrage. Ce risque de pauvreté est multiplié par quatre pour les travailleurs peu qualifiés. Les travailleurs nés hors de l’Union européenne, quant à eux, ont six fois plus de risques de se retrouver en situation précaire.
Le nombre croissant d’emplois précaires, de contrats temporaires et de statuts hybrides contribue notamment à cette situation, selon l’administration. Certains travailleurs sont contraints de cumuler plusieurs emplois, d'enchaîner les heures de travail ou d'accepter des tâches au détriment de leur santé pour joindre les deux bouts.
Le niveau de salaire n'est pas le seul facteur contribuant à la précarité des travailleurs
Le SPP Intégration sociale souligne qu’il n’y a pas de lien direct entre le niveau de salaire et la précarité des travailleurs. Il est vrai que les travailleurs dont le salaire brut ne dépasse pas les 2 550 euros présentent un risque de pauvreté de 5,5 %, tandis que ceux gagnant plus de 2 550 euros bruts ont un risque de pauvreté très faible (0,4 %). Cependant, l'administration insiste sur le fait que ce n’est pas le seul facteur à considérer.
Elle estime que la pauvreté des travailleurs n’est pas seulement une question de salaires, mais aussi de faible intensité du travail. « Une politique axée uniquement sur les bas salaires n’a donc qu’un effet limité », a noté l’administration.
La bonne approche devrait dès lors inclure une gamme variée d’instruments politiques. Parmi les solutions proposées figurent l'accès à la formation, la création d'infrastructures de garde d'enfants, ainsi que l'élargissement de l'offre de logements et de services à prix abordables.