Depuis longtemps, la Belgique a toujours été une destination très prisée par les exilés fiscaux français. Avec les résultats des dernières élections législatives, le nombre d'exilés fiscaux français présents chez nous pourrait fortement augmenter.
Le deuxième tour des élections législatives en France a eu lieu au début du mois en cours. À l'issue des votes, c'est le Nouveau Front Populaire qui a remporté la majorité, devant Ensemble et le Rassemblement National. Parmi les mesures annoncées par l'alliance de gauche, le retour de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui avait été supprimé en 2018. Avec la suppression de cet impôt, de nombreux exilés fiscaux avaient alors regagné la France.
Direction la Belgique pour les riches français ?
Pourtant, avec l'arrivée au pouvoir du Nouveau Front Populaire, de nombreux Français pourraient de nouveau quitter l'Hexagone. « Certains de nos clients sont rentrés en France quand la loi de finances de 2018 a supprimé l’ISF. Aujourd’hui, ils s’inquiètent de son possible rétablissement, ainsi que des projets de la gauche concernant la fiscalité mobilière et la révision du PFU », explique l’un des banquiers interrogés par Le Monde.
À ce sujet, la Belgique représente justement l'une des destinations préférées de ces exilés fiscaux. « Depuis une semaine, je suis beaucoup consulté par des Français aisés songeant de nouveau à l’expatriation », expliquait au Monde le cadre d’une banque bruxelloise, filiale d’un groupe hexagonal, le 12 juillet dernier. « Depuis le dimanche 7 juillet, d’anciens ou de nouveaux clients ont contacté leurs relations à Bruxelles, mais aussi à Genève, m'a-t-on dit », fait savoir au Monde un autre banquier bruxellois.
Les exilés fiscaux français toujours tentés par la Belgique malgré la fiscalité actuelle ?
Avec l'arrivée au pouvoir du NFP et le retour de l'ISF, les Français testent donc le terrain pour venir s'installer en Belgique. Pourtant, ces dernières années, la fiscalité en Belgique a également évolué, des changements qui placeraient donc les futurs expatriés fiscaux dans une « situation compliquée », jugent certains spécialistes interrogés par Le Monde. Dans le détail, au cours de ces dernières années, le précompte mobilier a atteint les 30 % en Belgique. Ce n'est pas tout, la taxe boursière a également été augmentée.
Pour les comptes-titres, une imposition a même été mise en place. De plus, avec un amendement de la convention fiscale entre la France et la Belgique, le gouvernement français peut taxer les plus-values réalisées au sein de sociétés françaises si les personnes concernées ont vécu en France durant six ans sur les dix années précédant leur déménagement. Toutefois, malgré cette fiscalité plus sévère à l'égard des exilés fiscaux français, nombreux sont ceux qui pourraient néanmoins préférer la Belgique à la France.