En novembre 2024, la Belgique s’impose tristement comme le pays le plus touché par l’inflation dans la zone euro, avec un taux estimé à 5 % selon Eurostat. Ce chiffre dépasse largement la moyenne européenne et illustre les défis persistants d’une économie marquée par des disparités structurelles et conjoncturelles.
La Belgique enregistre le taux d’inflation le plus élevé de la zone euro en novembre 2024
Alors que l'inflation semblait maîtrisée depuis quelques mois, les hausses des prix dans les secteurs des services, de l'alimentation et de l'énergie ravivent les inquiétudes. Dans ce contexte, la Belgique se distingue par une dynamique inflationniste particulièrement prononcée.
L'économie belge, confrontée à des pressions intérieures et extérieures, voit ses ménages frappés par une baisse continue de leur pouvoir d'achat. Ce phénomène, couplé à une reprise modérée en zone euro, met en lumière les défis d'une gestion économique et monétaire adaptée.
Une inflation européenne en légère hausse
Après une accalmie en septembre, où l'inflation en zone euro était descendue à 1,7 %, novembre marque un rebond avec une moyenne de 2,3 %. Cette augmentation, bien que modeste, replace l'inflation au-dessus de l'objectif des 2 % fixé par la Banque centrale européenne. Elle est alimentée par une combinaison de facteurs, notamment une moindre baisse des prix de l'énergie, une hausse des coûts dans les services et une remontée des prix de l'alimentation, de l'alcool et du tabac.
L'inflation sous-jacente, considérée comme un indicateur clé pour la BCE car excluant les prix volatils, reste stable à 2,7 %. Cette situation pourrait maintenir la BCE dans sa trajectoire de baisse progressive des taux d'intérêt, tout en soulignant les disparités nationales au sein de la zone euro.
La Belgique, en tête du classement de l'inflation européenne
En Belgique, l'inflation atteint un niveau préoccupant de 5 % selon les données d'Eurostat. Cette estimation contraste avec les chiffres de l'institut national Statbel, qui évalue l'inflation belge à 3,2 %. Cette divergence résulte de différences méthodologiques dans le calcul des indices, mais ne masque pas la réalité qui confirme que la Belgique reste en tête du classement inflationniste européen.
À titre de comparaison, l'Irlande enregistre le taux le plus faible, à 0,5 %, tandis que l'Allemagne et la France, les deux plus grandes économies de la zone euro, affichent respectivement 2,4 % et 1,6 %. Ces écarts illustrent des contextes économiques variés, où des politiques nationales spécifiques influencent les évolutions des prix.
En Belgique, l'inflation élevée s’explique en partie par un système d'indexation automatique des salaires et des prestations sociales, qui alimente une boucle prix-salaires. Ce mécanisme, conçu pour protéger le pouvoir d'achat, contribue paradoxalement à maintenir une pression inflationniste élevée.
Enjeux et perspectives pour l'économie belge
L'inflation persistante en Belgique interroge sur les moyens de préserver la compétitivité économique tout en limitant l'impact sur les ménages. Les prix de l'énergie, bien que globalement en recul en Europe, connaissent une baisse plus modérée en Belgique, pesant ainsi sur les coûts de production et la consommation.
La situation appelle à des ajustements politiques et économiques pour stabiliser la dynamique des prix. Le rôle des taxes sur certains produits de consommation, comme l'alcool et le tabac, ainsi que les stratégies énergétiques nationales, font partie des leviers potentiels pour freiner cette spirale inflationniste.