En Belgique, ce sont près de 300 000 personnes qui touchent les allocations de chômage, un chiffre qui pourrait drastiquement baisser dans les prochains mois. Pour cause, la grande majorité des futurs partenaires du gouvernement fédéral penche pour une suppression de ces aides après plus de deux ans d'activité. 150 000 personnes seraient concernées.
La N-VA, le MR, Les Engagés et le CD&V sont tous unanimes : pour les quatre futurs partenaires du gouvernement fédéral, il faut supprimer les allocations de chômage au-delà de deux ans d'inactivité. L'idée serait donc de proposer un emploi dit de « base » une fois que la période des deux années d'indemnisation sera atteinte. Dans le cas où le chômeur en question refuse, ce dernier perdrait alors ses allocations. Par ailleurs, les plus de 55 ans ne sont pas concernés par cette mesure.
En 2023, les allocations chômage ont coûté plus de 4,2 milliards d'euros au gouvernement fédéral. Alors que l'Europe réclame à la Belgique de réduire son déficit budgétaire, une limitation des allocations chômage à deux ans d'inactivité permettrait donc au gouvernement de réaliser d'importantes économies. Le plan du MR estime les économies réalisables grâce à cette mesure à hauteur de 1,48 milliard d'euros, contre 2,49 milliards d'euros du côté de la N-VA.
D'après l'ONEM, 297 342 personnes bénéficient des allocations de chômage en Belgique. Sur ce nombre, 46,9 % soit 140 700 personnes sont en inactivité depuis plus de 2 ans. Avec cette nouvelle mesure, ces derniers perdraient donc l'accès à ces avantages. C'est en Wallonie et à Bruxelles que vit la grande majorité des chômeurs belges, soit près de 60 %. S'agissant des chômeurs de longue durée, c'est en région bruxelloise qu'on les trouve le plus (58,6 %). En Wallonie, 47,5 % des chômeurs perçoivent des allocations chômage sans être dans une situation inchangée depuis 2 ans.
Pour faire baisser le chômage, un travail plus large est nécessaire
Pourtant, il existe « plus de 200 000 postes vacants en Belgique », explique l’économiste de l’UGent, Stijn Baert. De plus, un tiers de ces offres n'exige aucune expérience ni diplôme spécifique. Pour les experts, ça cloche au niveau des régions (Le Forem, Actiris et le VDAB). En effet, selon les experts, le processus d'accompagnement des chômeurs dans la réinsertion professionnelle fait défaut, ce qui pénalise donc les chômeurs à retrouver un emploi, en particulier ceux qui sont en état d'inactivité depuis plusieurs années.
Avec cette nouvelle mesure concernant l'octroi des allocations chômage, les choses pourraient donc enfin bouger. Toutefois, pour éviter qu'une partie des chômeurs tombent aux oubliettes une fois que leurs allocations sont arrêtées, Stijn Baert préconise une augmentation du montant de ces aides durant les premiers mois, puis de les faire baisser afin de « contraindre les organismes compétents à intervenir plus rapidement ».