Une récente proposition de Vincent Van Quickenborne de l'Open Vld sème la controverse en Belgique. L'ancien ministre belge souhaite permettre aux employés d'effectuer des heures supplémentaires en semaine, pour réaliser un total de 48 heures de travail hebdomadaires. Il argumente son projet avec des heures supplémentaires avantageuses en matière de fiscalité.
En Belgique, la limite d'heures supplémentaires volontaires est fixée à 100 heures par an. L'Open Vld propose donc de pousser plus loin ce seuil, décrié par Vincent Van Quickenborne, qu'il considère comme pénalisant pour les travailleurs. « Une personne qui travaille actuellement 38 heures par semaine peut effectuer 10 heures supplémentaires pendant 10 semaines. Ensuite, c’est terminé pour l’année, ce qui est étrange compte tenu de la pénurie sur le marché du travail. Et du fait que de nombreux travailleurs sont demandeurs pour effectuer régulièrement des heures supplémentaires chez leur employeur », avait-il confié lors d'une entrevue accordée à nos confrères du Het Nieuwsblad.
D'autre part, il est utile de souligner que, selon la limite européenne, un employé ne peut travailler au-delà de 48 heures par semaine. En cas de dépassement, la durée de travail additionnelle se doit d'être « exonérée de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et des cotisations sociales ». Par conséquent, Vincent Van Quickenborne estime qu'il serait plus judicieux pour les salariés d'enchaîner les heures supplémentaires, plutôt que d'opter pour des flexi-jobs. « Les travailleurs préfèrent aujourd’hui avoir un flexi-job ailleurs plutôt que de prester des heures supplémentaires pour leur propre travail. Pourquoi ? Parce qu’un flexi-job est beaucoup plus intéressant financièrement », avait-il souligné lors de cette même entrevue. Selon lui, une exonération fiscale sur les heures supplémentaires va mettre un terme à la concurrence avec les flexi-jobs.
Le syndicat socialiste s'oppose à cette mesure
Lors d'un entretien avec Het Nieuwsblad, Jurgen Masure, le porte-parole de l’ABVV a fait part du rejet de cette proposition. « En matière d’heures supplémentaires, il y a déjà aujourd’hui plus que suffisamment de possibilités, même trop », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « C’est pourquoi nous plaidons pour une limitation du nombre d’heures supplémentaires en les rendant fiscalement moins attrayantes ». Rappelons, d'autre part, que le syndicat socialiste avait soutenu la proposition de Paul Magnette qui consiste, à l'opposé, à réduire les heures de travail hebdomadaires.
« Notre idéal, c’est la semaine des quatre jours, en 32 heures, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. On n’y arrivera pas d’un coup, on le sait, toutes les grandes batailles se sont inscrites dans la durée. Mais on peut et on doit, au cours des prochaines années, faire de grands pas dans cette direction », avait-il déclaré le 18 février lors du lancement de sa campagne électorale.