Le système belge de garantie des dépôts figure parmi les plus solides de la zone euro. Avec un fonds deux à trois fois plus important que ceux de nombreux autres pays européens, il offre une protection renforcée aux épargnants belges en cas de faillite bancaire.
Chaque année, l’Autorité bancaire européenne publie des données précises sur les systèmes de garantie des dépôts dans les États membres. Ces fonds servent à rembourser les clients jusqu’à 100 000 euros par déposant et par banque, un plafond fixé au niveau européen.
Selon L’Echo, la Belgique détient l’un des fonds de garantie les plus importants, tant en volume qu’en ratio de couverture, ce qui la place au sommet de la protection de l’épargne dans l’Union.
Un fonds de garantie exceptionnellement robuste en Belgique
Fin 2024, le fonds belge de garantie des dépôts pesait 5,7 milliards d’euros, couvrant environ 357,9 milliards d’euros de dépôts. Ce niveau représente un ratio de couverture de 1,6 %, le plus élevé de la zone euro, à l’exception de l’Estonie et de la Lettonie, deux petits systèmes bancaires.
Ce ratio dépasse largement le seuil minimum légal fixé à 0,8 % à l’échelle européenne. Ce système centralisé, qui regroupe toutes les banques belges, contraste avec d’autres pays où la protection est éclatée entre plusieurs fonds. Le média belge souligne que cette structure simplifie la gestion et renforce la solidité du dispositif belge.
Un objectif de couverture renforcé pour rassurer les épargnants
Le précédent ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, a relevé le ratio cible en Belgique à 1,8 % des dépôts, une mesure destinée à renforcer la confiance des épargnants. Cette augmentation devra être atteinte d’ici juillet 2025, ce qui fera du fonds belge le plus protecteur de la zone euro, deux fois plus élevé que celui des Pays-Bas et trois fois supérieur à celui de la France.
Selon Febelfin, cette mesure s’inscrit dans une logique budgétaire de l’État, bien que certains la jugent excessive. Cette décision traduit néanmoins une volonté politique claire de garantir un filet de sécurité plus large pour les déposants belges.
Des initiatives européennes freinées par des réticences nationales
Au niveau européen, un projet de création d’un système unique de garantie des dépôts devait compléter l’Union bancaire. Proposé dès 2015 par la Commission européenne, ce projet reste bloqué notamment à cause des réticences de pays comme l’Allemagne.
Malgré ce frein, la Belgique a choisi de maintenir un ratio élevé, validé dans l’accord de gouvernement actuel. Par ailleurs, une stratégie d’investissement pour le fonds de garantie des dépôts doit être mise en place pour assurer sa pérennité.
