Les rayons des supermarchés en Belgique voient leur diversité se restreindre lentement, dans une tendance qui devient de plus en plus prononcée. Il s'agit principalement d'un phénomène qui a débuté après la crise du Covid et qui s'observe à travers divers indicateurs économiques pesant fortement sur les "marques B".
Ces derniers mois, en arpentant les allées des différents supermarchés, les Belges ont pu peut-être remarquer une réduction subtile de la diversité des produits en rayons. Il s'agit d'une diminution modeste, de quelques pourcents, mais particulièrement notable depuis la fin de la pandémie de Covid-19.
Une diminution des produits intentionnelle dans les supermarchés
Pierre-Alexandre Billiet, spécialiste du secteur de la distribution chez Gondola, explique que cette diminution, bien qu'elle soit modeste, est faite de manière intentionnelle : « Il y a de toute façon une intention de la part de plusieurs grandes enseignes de réduire le nombre de produits différents dans les rayons », explique-t-il. Il ajoute que cette diminution peut être évaluée à hauteur de 2 à 3 % ces deux dernières années.
Par ailleurs, le spécialiste précise qu'une certaine catégorie de marques voit sa place se dissiper dans les rayons des grandes surfaces. « Les grandes marques gardent incontestablement une place dans les rayons, les petites marques locales aussi. Ce sont plutôt les marques entre les deux qui sont sous pression », affirme-t-il. Ce sont plus précisément les marques B qui sont les plus touchées, étant donné qu'elles ont eu du mal à augmenter leur chiffre d'affaires.
Comme l'a expliqué le spécialiste, ce phénomène est observable notamment après la pandémie de Covid-19 : « Pendant le Covid, le nombre de références s’est fortement développé parce que le consommateur était en demande de produits nouveaux, exotiques, d’innovation, etc. », explique Pierre-Alexandre Billiet. Après cette période, le nombre de références a commencé à décroître. « D’une part parce que le distributeur essaie de rationaliser l’espace en magasin, d’autre part parce qu'il y a beaucoup moins d’innovation au niveau de l’agro-industrie et de toute l’industrie alimentaire », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, cette décision de diminuer les produits figurant dans les rayons est motivée par plusieurs causes : « Le distributeur a plus facile à gérer des coûts avec un nombre de produits plus restreint plutôt qu’avec un grand nombre de produits diversifiés », poursuit-il.
Une diminution qui peut coûter cher !
Réduire trop drastiquement le nombre de produits ou privilégier excessivement les marques propres peut coûter cher : « Cela a été un cas d’école, par exemple, en Angleterre, chez Tesco qui, à un certain moment, a trop rationalisé et mis trop en avant ses marques propres », explique Pierre-Alexandre Billiet, ajoutant que « S’il y a plusieurs produits qu’il ne retrouve pas, malgré des offres et des prix bas, le consommateur risque de changer de magasin ».