Alors que les premières chutes de neige de l’année recouvrent le pays, les données climatiques révèlent une diminution progressive de l’enneigement en Belgique. Les relevés historiques montrent un recul net des jours enneigés et de l’épaisseur de la neige depuis plusieurs décennies.
Ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus large de réchauffement climatique, affectant les paysages et les activités liées à l’hiver. Les faits et perspectives mettent en lumière les impacts concrets pour la Belgique.
Une diminution progressive des jours enneigés
Les relevés effectués depuis 1976 par la station du Mont Rigi, dans les Hautes Fagnes, démontrent une baisse significative des jours enneigés. En comparant les décennies, la moyenne est passée de 57 jours d’enneigement avec au moins 10 centimètres au sol entre 1976 et 1985 à seulement 29 jours entre 2014 et 2023. Cette tendance au recul s’explique par une alternance d’hivers avec des chutes de neige variables, mais globalement en diminution. Par exemple, l’hiver de 1979 comptabilisait jusqu’à 85 jours de neige notable, tandis que ceux de 1989 et 2007 n’en comptaient que 3.
Pascal Mormal, météorologue à l’Institut royal météorologique (IRM), souligne également que cette baisse s’accompagne d’une diminution de l’épaisseur maximale de la neige. Autour des années 1980, les hivers belges ont pu atteindre en moyenne 53,9 centimètres de neige au maximum, contre 35,5 centimètres pour les dix dernières années. L’exception notable reste l’hiver 1988, marqué par un enneigement record de 105 centimètres malgré des températures douces.
Un réchauffement hivernal qui modifie le climat belge
Les températures hivernales en Belgique connaissent une augmentation significative, impactant directement les conditions nécessaires à la formation de neige. À Uccle, les relevés indiquent une augmentation de la température moyenne hivernale de 1,1 °C, passant de 3 °C (1961-1990) à 4,1 °C (1991-2020). Cette hausse se poursuit avec des moyennes encore plus élevées enregistrées ces dernières années, atteignant 5,48 °C en 2022. L’augmentation des températures affecte aussi la durée et l’intensité des épisodes neigeux, rendant les hivers belges plus humides que neigeux. Les Hautes Fagnes, autrefois prises pour leurs paysages enneigés, subissent une transformation progressive.
Ce réchauffement influe également sur la variabilité des précipitations, avec des épisodes de neige souvent remplacés par la pluie. L’impact s’étend au-delà de l’esthétique hivernale : les activités économiques et récréatives, telles que le tourisme dans les Hautes Fagnes, subissent des conséquences notables. Le phénomène reflète également une tendance climatique globale, où le réchauffement climatique redistribue les schémas météorologiques traditionnels.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.