La Belgique va produire ses propres munitions de petit calibre. Elle assurera non seulement ses besoins en munitions du genre, mais en vendra aussi à la France. C’est ce qui ressort d’un accord conclu cette semaine entre les ministres de la Défense de la France et de la Belgique, Sébastien Lecornu et Ludivine Dedonder.
En effet, la Belgique et la France ont signé un accord dans la production de munitions de petit calibre. Les deux pays ont également annoncé leur volonté d’approfondir leur partenariat stratégique dans l’armement terrestre. Sur la base de cet accord, l’Hexagone va acheter des munitions de petit calibre à l’entreprise belge FN Herstal. Cette dernière va, plus tard, aider la France à créer une ligne d’assemblage afin de mettre fin à la dépendance de la France.
En fait, la fragilité de la Belgique et de la France en matière de munitions, notamment celles de petit calibre, a été révélée par la guerre en Ukraine qui s’est déclenché en février 2022. Les deux pays ont fini par comprendre que sur le plan des munitions, ils sont incapables de continuer à aider le gouvernement de Volodymyr Zelensky.
La France et la Belgique fragiles en matière de munitions
« Il y a un segment sur lequel nous sommes fragiles depuis maintenant quinze ans, c’est la filière des munitions de petit calibre », a fait savoir le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu qui n’a pas manqué de lancer des fléchettes contre certains de ses prédécesseurs qui avait pris des décisions ayant mis la France dans une « situation de dépendance à l’égard de nombreux prestataires ».
Le ministre français ne précise pas l’identité et surtout la nationalité de ces « nombreux prestataires », mais il rappelle le projet de rachat par le Belge John Cockerill du fabricant français de blindés Arquus. Un projet qui « avance bien », précise Lecornu et pour lequel la ministre belge de la Defense s’est félicitée, estimant qu’il permettrait de créer un « champion terrestre européen et de renforcer l’Europe de la défense ».
La Belgique et la France liés par un partenariat militaire depuis 2018
Il importe de rappeler que la France et la Belgique cherchent à doter leurs armées de terre de matériels terrestres semblables, en vue d’approfondir leur « intimité opérationnelle », selon un compte rendu du média Sud Info. D’ailleurs, les deux pays sont liés depuis 2018 par un partenariat baptisé « CaMo ».
Il faut savoir que ce débat sur les munitions ne date pas de la conclusion de cet accord entre la France et le Plat pays. Cela fait un moment que certains hommes politiques posent le problème des stocks de munitions. « La Belgique ne peut quasiment rien faire quand il s’agit d’envoyer de l’aide militaire à l’Ukraine (…) Et en cas de conflit, après quelques heures, nous devrons nous contenter d’envoyer des cailloux sur l’ennemi », a-t-il martelé.