En Belgique, la croissance économique a ralenti en 2023, la consommation des ménages s’est essoufflée et l’activité a diminué dans tous les secteurs, à l’exception de l’agriculture.
L’économie belge a enregistré en 2023 une croissance de 1,3 % de son produit intérieur brut (PIB), contre 4,2 % en 2022. C’est ce que rapportent, ce vendredi 18 octobre, l’Institut des comptes nationaux (ICN) et la Banque nationale de Belgique (BNB) dans la publication des comptes nationaux annuels détaillés. Lors d’une première estimation en février, les deux institutions avaient anticipé une croissance de 1,5 % sur base annuelle.
L’ICN observe un ralentissement de l’activité dans l’ensemble des secteurs, sauf dans l’agriculture. La baisse la plus marquée en glissement annuel a touché l’industrie, où la croissance est passée de 6,4 % à 0,4 %, avec des répercussions notables dans des domaines comme la métallurgie, l’industrie plastique et la chimie. La valeur ajoutée a également légèrement reculé dans le secteur de la construction (-0,4 %), malgré le rebond habituel des investissements des autorités locales en année préélectorale.
La consommation des ménages s’est essoufflée
La consommation des ménages a également ralenti, avec une croissance limitée à 0,6 % en 2023. Les dépenses en alimentation, vêtements, alcool et tabac ont reculé, principalement à cause de la hausse généralisée des prix. En revanche, les dépenses en santé, télécommunications et achat de véhicules neufs ont augmenté. Ce ralentissement s’est toutefois accompagné d’une progression du revenu disponible des ménages, qui a augmenté de 8,4 % en termes nominaux et de 2,3 % en termes réels. Le taux d’épargne des ménages a grimpé à 14,1 %, un niveau proche de sa moyenne historique.
En 2023, les échanges internationaux de la Belgique ont chuté, avec une baisse plus marquée des exportations (-7,1 %) par rapport aux importations (-6,8 %), entraînant une contribution nette négative à la croissance. Cette tendance masque cependant des disparités : les échanges de biens ont fortement reculé en raison de la stagnation du commerce mondial et de facteurs spécifiques à l’industrie pharmaceutique belge, tandis que les échanges de services ont enregistré une hausse modérée.
Les créations d’emplois se sont ralenties
Le rythme des créations nettes d’emplois a ralenti en 2023, avec 39 500 postes créés, soit une hausse de 0,8 %. Comme les années précédentes, l’emploi indépendant (+1,1 %) a progressé plus rapidement que l’emploi salarié (+0,7 %). La croissance de l’emploi est restée soutenue dans les secteurs des services les plus touchés par la pandémie, comme l’hôtellerie-restauration, les services culturels et de loisirs, ainsi que dans les activités scientifiques et techniques et l’industrie pharmaceutique. À l’inverse, l’emploi a diminué dans certaines branches industrielles et plusieurs secteurs de services.
Déficit budgétaire et dette publique
Le déficit budgétaire des administrations publiques s’est creusé, atteignant 4,2 % du PIB. Les dépenses primaires ont progressé pour représenter 51,3 % du PIB, sous l’effet de la hausse continue des minima sociaux, du coût du vieillissement et de l’indexation automatique des prestations sociales et des salaires des fonctionnaires. La dette publique est restée quasi stable, s’établissant à 103,1 % du PIB en 2023.