En 2024, la Belgique affichait un taux d’emploi de 72,3 %, un chiffre qui, bien qu’en progression, demeure insuffisant pour atteindre l’objectif du gouvernement fédéral. Ce dernier vise à porter ce taux à 80 % d’ici à 2030, ce qui implique la création de 550.000 nouveaux emplois.
Cependant, cet objectif semble de plus en plus difficile à atteindre compte tenu des défis démographiques, économiques et régionaux qui frappent le pays. Dans ce contexte, une réforme du marché du travail, de la formation professionnelle et des politiques économiques est indispensable.
Le défi démographique et les disparités régionales
Un des grands défis auxquels la Belgique fait face pour atteindre son objectif de 80 % d’emploi est le vieillissement de sa population. En 2024, la Belgique comptait environ 11,7 millions d’habitants, avec une part croissante de personnes âgées, a rapporté L’Echo. En raison de l’augmentation de l’espérance de vie, le pays se trouve confronté à un nombre croissant de travailleurs proches de la retraite. Selon les projections, plus de 1,2 million de Belges auront atteint l’âge de la pension d’ici à 2030. Le vieillissement de la population implique donc une réduction du nombre de travailleurs actifs, ce qui ralentit la dynamique de l’emploi.
Dans le même temps, la Belgique est marquée par des disparités régionales notables. Tandis que des régions comme Bruxelles-Capitale et Anvers connaissent un taux d’emploi relativement élevé, certaines régions wallonnes peinent à sortir du chômage de longue durée. Le chômage structurel dans ces régions est une réalité à laquelle il faudra faire face si le pays veut espérer atteindre son objectif. En effet, certaines provinces de Wallonie affichent des taux de chômage supérieurs à 10 %, tandis que le taux de chômage à Bruxelles reste autour de 15 %.
Le gouvernement fédéral a déjà mis en place plusieurs initiatives pour stimuler l’emploi dans ces régions, notamment des incitations fiscales pour les entreprises qui embauchent dans les zones à fort taux de chômage. Ces politiques doivent être renforcées, mais elles ne suffiront pas à elles seules à répondre à l’ampleur du défi. Une réforme des systèmes de formation pour adapter les compétences des travailleurs aux besoins du marché semble désormais indispensable.
Les solutions proposées pour atteindre l’objectif
Afin de répondre à l’objectif de création de 550.000 emplois, plusieurs solutions ont été mises en avant, tant au niveau des politiques publiques que des initiatives privées. Le gouvernement fédéral propose plusieurs mesures pour favoriser la création d’emplois dans des secteurs clés, notamment la transition énergétique, les technologies numériques et les métiers liés à la santé.
Une des priorités est de réformer la formation professionnelle. Le marché du travail évolue rapidement avec des secteurs en pleine croissance comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité et l’énergie verte, qui nécessitent des compétences spécifiques. Le pays doit impérativement aligner son système éducatif et de formation sur ces nouveaux besoins. Cela implique une collaboration plus étroite entre les universités, les écoles professionnelles et les entreprises pour offrir des formations adaptées aux demandes actuelles.
Le télétravail et la flexibilité des horaires de travail représentent également un levier important pour encourager l’emploi. Des solutions comme ces dernières peuvent rendre le marché du travail plus attractif, notamment pour les femmes et les travailleurs âgés, qui, souvent, sont exclus ou démotivés par les contraintes physiques ou les horaires du travail classiques.
Le gouvernement envisage par ailleurs de soutenir les emplois précaires, notamment dans les secteurs de la distribution ou de la restauration, pour encourager des embauches à plus long terme. Des mesures de soutien à l’embauche, comme des subventions salariales ou des allégements fiscaux pour les entreprises qui embauchent des travailleurs expérimentés ou issus de groupes vulnérables, sont aussi à l’étude. Ces politiques sont jugées nécessaires pour atteindre un taux de 80 % d’emploi.