Les Belges se tournent vers l’étranger pour échapper aux prix du tabac

Malgré la hausse des accises de tabac en 2024, le montant des recettes reste décevant. Le nombre de fumeurs n’ait pas baissé non plus.

Photo de Lisa M, une jeune femme portant un hijab marron clair, sur un fond dégradé allant de l'orange au jaune. Elle a une expression neutre avec des yeux clairs.
Par Lisa M. Publié le 11 novembre 2024 à 15h19
Cigarettes Tabac
Les Belges se tournent vers l’étranger pour échapper aux prix du tabac - © www.econostrum.info

Selon le dernier rapport du SPF Finances, l'augmentation des accises sur le tabac rapporte beaucoup moins que prévu. Alors que le gouvernement Vivaldi démissionnaire tablait sur des recettes de 3,25 milliards d'euros pour cette année, ces objectifs budgétaires seraient loin d’être atteints, puisqu'il manquerait encore à la cagnotte environ 450 millions d'euros.

Malheureusement, ce n’est pas la baisse du nombre de fumeurs belges qui a contribué à cette marge colossale au niveau des recettes. Comment expliquer, dans ce cas, ces chiffres ? La réponse serait simple : l'augmentation des prix du tabac en Belgique pousserait les fumeurs à trouver des alternatives moins chères, et ce, peu importe qu’elles soient légales ou non.

Des objectifs budgétaires manqués et des recettes décevantes

Diminuer le nombre de fumeurs, mais les faire payer plus cher : c’est l’idée derrière l’augmentation des accises sur le tabac. En Belgique, le prix d’un paquet contenant vingt cigarettes est passé en moyenne de 6,20 euros en 2020 à 11,50 euros en 2024, soit une hausse de 60 % en à peine quatre ans.

Malgré cette initiative, le plan n'aurait pas abouti à l’objectif fixé, puisque seulement 2,8 milliards d'euros ont été récoltés, au lieu des 3,25 milliards d’euros prévus par le gouvernement Vivaldi. Une véritable déception, d’autant plus que le nombre de fumeurs n’aurait nullement baissé en Belgique.

En effet, selon l’industrie du tabac, le fait que cette hausse des prix n'entraîne pas une augmentation des recettes n’est pas la conséquence d’une diminution du nombre de consommateurs. La dernière enquête sur le tabagisme de la Fondation contre le cancer montre que 24 % des Belges fumaient en 2022, un chiffre en légère baisse par rapport à 2020 (29 %) et 2021 (27 %), et identique à 2018. D’après d’autres données de l'Eurobaromètre de l’Union européenne, 21 % des Belges ont déclaré fumer en 2021 et ce chiffre est resté inchangé en 2023.

Comment expliquer cette situation ?

Le prix élevé du tabac en Belgique pousse les fumeurs à trouver des alternatives plus abordables, légales ou non. Le constat est sans appel : plus d’un quart des cigarettes fumées dans le pays n’ont pas été vendues sur le territoire belge. L’industrie pointe dès lors du doigt le commerce illégal. « En 2024, 12 fabriques illégales de cigarettes ont déjà été démantelées par la douane belge, un record absolu », se félicitait la semaine dernière le SPF Finances. Au total, plus de 250 millions de cigarettes illégales ont été interceptées en Belgique cette année.

Ce n’est pas tout, un phénomène encore plus important est à l'origine de cette situation : il s’agit de la forte augmentation des achats frontaliers et du trafic de cigarettes en provenance de l’étranger. Des recherches menées par le quotidien flamand Het Laatste Nieuws montrent que, par le biais de groupes Facebook notamment, des cigarettes provenant de l’étranger sont proposées à la commande en Belgique, souvent avec une livraison à domicile.

Photo de Lisa M, une jeune femme portant un hijab marron clair, sur un fond dégradé allant de l'orange au jaune. Elle a une expression neutre avec des yeux clairs.

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