Selon une étude récente menée par le bureau d’études Profacts pour la banque BNP Paribas Fortis, sept Belges sur dix déclarent avoir des difficultés à épargner ou n’y parviennent pas du tout. Cette enquête, réalisée auprès de 2 000 personnes âgées de 16 à 85 ans, met en lumière une situation économique qui soulève des questions sur la capacité des ménages à faire face à l’augmentation constante du coût de la vie.
Alors que l’inflation et les dépenses incompressibles pèsent sur les foyers, cette réalité souligne une précarité économique grandissante en Belgique. La confiance dans l’avenir financier est également au plus bas. De nombreux répondants anticipent une aggravation de leur situation financière pour l’année à venir, avec peu ou pas de perspectives d’amélioration. Cette tendance met en lumière des problématiques structurelles dans l’économie belge.
Une grande majorité de ménages sous pression
L’enquête révèle que 47 % des répondants ont juste assez pour couvrir leurs besoins de base, sans aucune marge pour épargner ou investir. Ces ménages, souvent issus des classes moyennes, doivent jongler entre charges fixes élevées et stagnation des revenus. Plus alarmant encore, 23 % des personnes interrogées rapportent qu’elles peinent à régler leurs factures mensuelles. Cette proportion illustre une précarité croissante qui touche une part importante de la population.
La hausse des prix de l’énergie, des denrées alimentaires et des loyers figurent parmi les principales causes de ces difficultés financières. Ces dépenses incompressibles laissent peu de place à l’épargne, qui est pourtant essentielle pour faire face à des imprévus ou préparer l’avenir. Selon l’étude, seulement 24 % des Belges arrivent à épargner ou à investir activement, une proportion largement insuffisante dans un contexte économique incertain.
En parallèle, une minorité de 6 % des répondants indique avoir atteint ses objectifs financiers, se concentrant désormais sur la préservation ou l’augmentation de son patrimoine. Ce chiffre reflète un fossé croissant entre ceux qui parviennent à s’en sortir financièrement et la majorité qui lutte pour maintenir un équilibre.
Une confiance économique en berne
Outre les réalités financières actuelles, l’étude met en lumière une confiance extrêmement faible dans l’avenir économique. La plupart des Belges s’attendent à une poursuite de la hausse du coût de la vie dans les mois à venir, aggravant ainsi l’inquiétude générale. Cette anticipation freine les initiatives d’investissement et encourage un comportement prudent de la part des ménages.
Les jeunes générations et les ménages à faibles revenus figurent parmi les plus vulnérables face à cette situation. Ils sont non seulement incapables d’épargner, mais également soumis à un stress financier constant. À l’inverse, les individus ayant une stabilité patrimoniale apparaissent mieux préparés pour affronter cette conjoncture difficile.
Cette enquête met en évidence un problème structurel qui, s’il persiste, pourrait avoir des conséquences importantes sur l’économie belge. Les ménages sans épargne sont plus exposés aux imprévus et ont une marge de manœuvre réduite pour améliorer leur situation.