Les Belges doivent-ils s’attendre à une future indexation des salaires ? Réponse de la Banque nationale

La Belgique fait face à une stagnation des salaires hors indexation jusqu’en 2027, alimentée par l’inflation et le système d’indexation automatique qui creuse l’écart salarial avec les pays voisins. Les conséquences économiques et sociales de cette mesure suscitent de vives préoccupations.

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Augmentation Des Salaires
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La Banque nationale de Belgique a publié ses projections économiques semestrielles, révélant un gel des salaires hors indexation jusqu’en 2027. L’inflation, particulièrement marquée par la hausse des prix alimentaires et énergétiques, a conduit à une augmentation mécanique des salaires via l’indexation automatique.

Ce mécanisme, bien que protecteur pour les travailleurs, alourdit le coût salarial des entreprises belges et accentue l’écart avec les pays voisins. Face à cette situation, aucune marge pour des augmentations salariales conventionnelles n’est envisageable. 

Une indexation automatique qui pèse lourd

La Banque nationale de Belgique (BNB) prévoit une stagnation des salaires hors indexation pour les trois prochaines années. L’écart salarial avec les pays voisins, notamment l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, reste marqué en raison de l’indexation automatique des salaires. Une situation complexe alimentée par une inflation persistante et des coûts croissants qui pèsent sur l’économie belge.

Le système d’indexation automatique des salaires, spécifique à la Belgique, joue un rôle central dans cette dynamique. En 2024, l’inflation a atteint 4,3 %, principalement sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Ce mécanisme garantit une préservation du pouvoir d’achat des ménages, mais il engendre également une hausse du coût salarial pour les entreprises. À titre d’exemple, la flambée des coûts des titres-services en Flandre a représenté une augmentation de plus de 10 % pour ce seul secteur. Selon Geert Langenus, économiste en chef à la BNB, ces surcoûts représentent environ un cinquième des écarts observés. Cela contribue à creuser l’écart salarial avec les pays voisins, qui ne devrait pas se résorber avant 2027.

Une compétitivité des entreprises mise à mal

Le creusement de l’écart salarial compromet la compétitivité des entreprises belges. Comparées à celles d’Allemagne, des Pays-Bas et de France, elles font face à des coûts salariaux nettement plus élevés. Cette situation freine les investissements et rend difficile l’embauche de nouveaux talents, limitant ainsi la croissance économique. La loi belge exige pourtant une réduction de cet écart salarial, ce qui impose un cadre rigoureux pour limiter les hausses de salaire au-delà de l’indexation. Pierre Wunsch, gouverneur de la BNB, a rappelé que ces décisions seront prises entre syndicats et employeurs, mais les perspectives restent limitées.

En bref, la stagnation des salaires hors indexation en Belgique jusqu’en 2027 met en lumière une problématique économique structurelle. Le mécanisme d’indexation automatique, bien qu’essentiel pour les travailleurs, accentue le poids des coûts pour les entreprises. La question de la compétitivité demeure donc cruciale pour l’économie belge.

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