Près de 41 % des Belges francophones ont renoncé à au moins un soin de santé en 2024 pour des raisons financières. Cette situation alarmante, révélée par une étude de Solidaris, met en lumière les inégalités persistantes en matière d’accès aux soins.
Les femmes, les seniors et les personnes en incapacité de travail sont les plus durement touchés. Face à ces chiffres, la mutualité socialiste appelle à des mesures structurelles pour garantir l’accès à des soins dignes et abordables.
Une précarisation croissante face aux coûts des soins
L’étude de Solidaris, réalisée auprès de 1 000 personnes, dresse un constat inquiétant : les obstacles financiers continuent de priver une partie de la population belge d’un accès aux soins de santé. En 2024, près de 50 % des femmes ont renoncé à consulter un médecin ou à suivre un traitement, contre 33 % des hommes. Les seniors ne sont pas épargnés, avec 40 % d’entre eux déclarant avoir renoncé à des soins pour des raisons financières. La précarité touche désormais des groupes plus larges, y compris la « classe moyenne inférieure », qui semble de plus en plus fragilisée économiquement.
Les personnes en incapacité de travail sont particulièrement vulnérables, avec un taux de renoncement atteignant 63 %. Ces chiffres reflètent une situation où les ménages belges consacrent une part croissante de leurs revenus aux dépenses de santé, comparativement aux pays voisins. Cette hausse est aggravée par le manque de sécurité tarifaire et le sous-financement de certains types de soins, selon Solidaris.
Des solutions proposées pour améliorer l’accès aux soins
Face à ce constat, Solidaris propose des solutions concrètes pour réduire les inégalités d’accès aux soins. Parmi les principales mesures, la mutualité plaide pour la revalorisation des revenus des personnes en incapacité de travail. Elle propose de relever les indemnités minimales à 10 % au-dessus du seuil de pauvreté dès le premier mois d’incapacité, contre le troisième mois actuellement. Cette initiative vise à éviter que les travailleurs fragilisés ne sombrent dans une précarité plus profonde.
Pour renforcer la protection des publics les plus vulnérables, Solidaris appelle également à l’interdiction des suppléments d’honoraires pour les bénéficiaires du statut BIM (bénéficiaires de l’intervention majorée) d’ici à 2025-2026. Enfin, l’organisme demande un meilleur remboursement des soins dentaires et de santé mentale, actuellement insuffisamment couverts par l’assurance maladie. Ces traitements, souvent considérés comme non prioritaires, sont pourtant essentiels pour garantir un état de santé général satisfaisant.
Les solutions avancées par Solidaris montrent la nécessité d’une action rapide pour réduire les inégalités d’accès aux soins et soulager les ménages fragilisés par des dépenses de santé de plus en plus lourdes.ut