En 2025, l’âge légal de la pension en Belgique passera de 65 à 66 ans. Selon une enquête menée par Securex, 80 % des salariés estiment ne pas pouvoir prolonger leur carrière jusqu’à cet âge.
Ce chiffre reflète des inquiétudes quant aux capacités physiques, à la motivation et aux conditions de travail. Cette réforme soulève des défis majeurs pour les travailleurs, les entreprises et le système social belge.
Une réforme impopulaire, mais des améliorations depuis 2019
À partir de février 2025, l’âge légal de la pension en Belgique augmentera, impactant tous les travailleurs âgés de 65 ans ou moins. Une enquête de Securex, réalisée auprès de 1 482 salariés belges, révèle que 80 % des travailleurs ne se sentent pas capables de travailler jusqu’à 66 ans ou au-delà. Ce pourcentage reste proche des résultats d’une enquête similaire menée en 2019, où 82,5 % des répondants partageaient ce sentiment.
Cependant, une évolution positive est notable chez les travailleurs de plus de 55 ans : 70 % déclarent aujourd’hui ne pas pouvoir travailler jusqu’à 66 ans, contre 85,7 % en 2019. Cette amélioration est attribuée à des changements dans les conditions de travail, comme des emplois moins physiques, une flexibilité accrue et le recours au télétravail. Ces évolutions témoignent d’une adaptation progressive du marché du travail, mais des défis restent à relever pour répondre aux besoins des travailleurs âgés. Une prise en compte globale des conditions de travail semble indispensable pour que cette réforme soit viable.
Le peu de motivation et les conditions de travail : des freins persistants
Au-delà des capacités physiques, la motivation constitue un obstacle majeur. Selon l’étude, seulement 10 % des salariés belges déclarent vouloir travailler jusqu’à 66 ans. En moyenne, les travailleurs de plus de 55 ans espèrent cesser leur activité professionnelle à 63,2 ans. Securex souligne que des facteurs comme un taux élevé d’absentéisme pour raisons de santé et des pratiques managériales peu adaptées contribuent à ce désintérêt.
L’organisme recommande aux employeurs de prendre des mesures pour maintenir la motivation au sein de leurs équipes, notamment en créant un environnement de travail favorisant l’autonomie, le bien-être et la formation continue. Ces efforts doivent inclure un encadrement attentif et un dialogue constructif sur les besoins des salariés. L’adaptation des conditions de travail, comme des horaires flexibles et des tâches moins contraignantes, pourrait aussi faire la différence. Investir dans des stratégies pour améliorer la qualité de vie professionnelle pourrait atténuer les effets de cette réforme impopulaire.