Chaque année, Google verse près de 20 milliards de dollars à Apple pour être le moteur de recherche par défaut dans Safari. Cependant, cette pratique, jugée anticoncurrentielle, fait aujourd’hui l’objet d’une action en justice par le Département américain de la Justice (DOJ).
Si cette initiative est appliquée, Apple pourrait perdre une part importante de ses revenus, tandis que les utilisateurs de Safari pourraient être confrontés à un changement majeur. Ce bouleversement soulève des questions sur la concurrence dans le secteur technologique et l’avenir de la navigation sur iOS. Apple, de son côté, devra s’adapter pour répondre à une éventuelle perte financière.
Un partenariat lucratif, mais controversé
Depuis des années, le partenariat entre Apple et Google constitue une source de revenus essentielle pour Apple et une stratégie efficace pour Google. Safari, utilisé par près de 20 % des internautes dans le monde, garantit une visibilité de premier ordre à Google. Les utilisateurs d’iPhone et d’iPad naviguent automatiquement via ce moteur, à moins d’effectuer eux-mêmes un changement manuel. Aux États-Unis, cette option de changement est même absente, consolidant davantage la position dominante de Google.
Cependant, cette situation soulève des inquiétudes auprès des régulateurs. Le DOJ considère cet accord comme une pratique anticoncurrentielle, limitant les opportunités pour des moteurs de recherche alternatifs de s’imposer sur le marché. En Europe, des réglementations comme le Digital Markets Act (DMA) imposent déjà à Apple de proposer d’autres choix de moteurs de recherche. Aux États-Unis, l’action du DOJ vise désormais à mettre fin à cet accord pour une durée de dix ans, une décision qui pourrait transformer le paysage numérique mondial.
Quelles alternatives pour Safari et ses utilisateurs ?
Face à cette pression juridique, Google a rapidement proposé une solution. La société suggère qu’Apple introduise plusieurs moteurs de recherche par défaut, alternant ces choix sur Safari et iOS à intervalles réguliers. Cela permettra d’élargir la compétition sans rompre complètement les liens avec Google. Cette proposition, bien qu’intéressante, soulève des défis techniques et logistiques pour Apple, qui devra garantir une expérience utilisateur fluide malgré ces changements.
Pour Apple, la perte des 20 milliards de dollars annuels pourrait être un coup financier considérable. Cependant, l’entreprise pourrait également en profiter pour explorer de nouvelles options, comme développer son propre moteur de recherche ou favoriser des partenariats avec des acteurs plus petits. Du côté des utilisateurs, cette réforme pourrait aboutir à une navigation plus diversifiée et moins dépendante d’un seul acteur, renforçant ainsi leur liberté de choix.
