Conformément au système actuel, plus grande est l’ancienneté, plus élevé est le salaire dans les entreprises en Belgique. De ce fait, les employeurs souhaiteraient à l’avenir tenir davantage compte des prestations et des compétences du personnel pour déterminer le salaire, plutôt que de faire évoluer la rémunération en fonction de l'ancienneté.
C’est en tout cas la conclusion tirée à la suite d’une enquête menée par le spécialiste en ressources humaines Acerta Consult auprès de 500 entreprises. Selon cette même étude, trois employeurs sur quatre seraient favorables à la suppression de l'ancienneté barémique. Cette décision risque toutefois de déplaire fortement à certains employés ne partageant pas le même avis.
Les employeurs seraient partants pour ce changement
Actuellement, 78% des entreprises belges se servent encore des grilles salariales basées sur l’ancienneté. Suivant cette logique, plus un employé occupe un poste depuis longtemps, plus il a le droit de percevoir une rémunération plus élevée.
La majorité des patrons interrogés sur le sujet dans le cadre de l'enquête menée par Acerta Consult souhaiteraient que les salaires augmentent plus rapidement en début de carrière, mais qu’à partir d’un certain moment, ils s'accompagnent de plus de responsabilités et d'avantages extralégaux supplémentaires.
Xavier Baeten, professeur de gestion à la Vlerick Business School, a émis son avis sur le sujet en déclarant : « Les trois quarts des employeurs ne sont pas favorables au système actuel de rémunération basé sur l'expérience. Ils estiment qu’il n'est pas équitable. Ils considèrent les coûts salariaux comme un fardeau. Ceux-ci ne cessent d'augmenter, notamment en raison du vieillissement de la population et de l’indexation automatique des salaires. Enfin, en tant qu'employeur, vous devriez avoir la possibilité de ne pas accorder d'augmentation de salaire aux employés pour qui cela ne se justifie pas », a-t-il déclaré.
Qu'en pensent vraiment les travailleurs ?
Bien que les employés se montrent assez sceptiques à l’idée de supprimer l'ancienneté barémique, quelques avantages se cachent néanmoins derrière une telle initiative. « Un avantage, en particulier pour les jeunes travailleurs, est qu’ils se sentent valorisés s’ils voient le montant de leur compte en banque augmenter au cours des premières années en fonction de leurs performances. De leur côté, les travailleurs plus âgés seront moins enclins à rester à leur place uniquement pour l'argent et entreront plus rapidement sur le marché du travail », a souligné le professeur Baeten.
Malgré cela, les travailleurs souhaiteraient maintenir ce système, puisque la majorité d’entre eux est déjà assez satisfaite de leur salaire. Ainsi, les quelque 2 700 employés interrogés dans le cadre de l'enquête d’Acerta attribuent une note moyenne de satisfaction de 7/10 à leur package salarial. Ce résultat s’aligne sur les estimations des dirigeants d'entreprise, qui s'attendent à ce que le personnel attribue une note de 7,2/10 à leur rétribution.
