La fraude aux allocations sociales est un sujet souvent débattu dans les médias. Un reportage de RTL-TVI a récemment mis en lumière certaines pratiques et a soulevé des réactions. Cependant, derrière ces images de fraude se cache une réalité plus complexe qu’il convient d’explorer.
Le reportage de RTL-TVI a mis en avant les dépenses des allocataires sociaux, en particulier celles vivant dans des quartiers comme la rue de Dison à Verviers, souvent perçus comme des zones pauvres. À travers des images dramatiques et des tickets de caisse, l’émission a exposé les allocations et aides dont bénéficient ces personnes. Cette présentation a provoqué une vague de critiques, notamment de la part des universitaires qui ont souligné le traitement partial de leurs interviews. Ce type de reportage a créé un climat de méfiance envers les bénéficiaires des aides sociales, renforçant l’idée que ceux qui en bénéficient sont souvent des fraudeurs.
Les familles monoparentales particulièrement dépendantes des allocations sociales
Cependant, ce reportage n’a pas pris en compte la réalité des familles monoparentales, qui constituent un groupe particulièrement vulnérable en Belgique. En Wallonie et à Bruxelles, 14 % des familles sont monoparentales, contre seulement 9 % en Flandre. Ces familles, souvent confrontées à des difficultés économiques, se heurtent à un marché du travail où les opportunités sont limitées. À Verviers, par exemple, le manque de travail et de structures de soutien comme les crèches rend l’emploi difficile, voire inaccessible. Selon le chercheur Martin Wagener, les droits sociaux devraient être attribués aux individus, et non aux foyers, afin d’éviter les discriminations liées à la structure familiale.
L’emploi des femmes toujours aussi limité ?
Les femmes interrogées dans le reportage ont exprimé leur désir de travailler, mais beaucoup considèrent que les emplois proposés ne permettraient pas d’améliorer leur niveau de vie. Christine Mahy, du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, insiste sur le fait que l’augmentation des revenus peut entraîner la perte d’avantages sociaux, ce qui rend le travail encore plus risqué. Enfin, le non-recours aux droits sociaux représente un problème majeur. Entre 37 % et 51 % des personnes ayant droit au revenu d’intégration sociale (RIS) ne le demandent pas, ce qui révèle un besoin d’améliorer l’accès aux aides.
Il est donc essentiel de distinguer la fraude sociale des véritables enjeux liés à la précarité et à l’accès à l’emploi. Il est important de réformer les aides sociales pour qu’elles soutiennent réellement les personnes dans le besoin.








