L’aéroport de Liège connaît un essor spectaculaire de son activité, notamment en raison d’une hausse des exportations de 42% vers les États-Unis. Cette croissance intervient dans un contexte de craintes concernant l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes douanières qui pourraient impacter les échanges commerciaux.
Pour répondre à cette demande accrue, l’aéroport adapte ses infrastructures et ses connexions aériennes, notamment avec une augmentation de la fréquence des vols vers les États-Unis, principal partenaire commercial. Cette dynamique met en lumière l’importance stratégique de l’aéroport de Liège dans le secteur logistique et son rôle central dans la facilitation des échanges transatlantiques.
L’intensification des exportations et l’adaptation des infrastructures
L’année 2025 a débuté sur une note positive pour l’aéroport de Liège, avec une forte augmentation des exportations belges, en particulier vers les États-Unis. Selon les chiffres révélés par l’aéroport, les exportations ont connu un bond de 42% durant les trois premiers mois de l’année, relate RTL info. Cette croissance est principalement alimentée par les craintes liées à une possible hausse des droits de douane sous la présidence de Donald Trump, ce qui pousse de nombreuses entreprises belges à anticiper l’impact de ces nouvelles taxes en expédiant une partie de leurs produits avant leur mise en œuvre éventuelle.
Le transport aérien est désormais préféré au fret maritime, plus lent et susceptible de perturber les délais en cas de modifications imprévues des règles commerciales. À cet égard, l’aéroport de Liège joue un rôle clé dans la gestion de ces flux exportateurs. Pour répondre à la demande, le géant américain FedEx a décidé d’augmenter la fréquence de ses rotations entre Liège et son hub de Memphis, passant de cinq à huit vols hebdomadaires. Cette décision témoigne de la forte demande transatlantique et de la nécessité pour l’aéroport d’adapter ses capacités à cette hausse.
Le fret aérien permet une réponse rapide aux besoins des entreprises, et cette rapidité est devenue primordiale dans un environnement économique volatile. Par ailleurs, l’aéroport de Liège a renforcé ses infrastructures de stockage et de triage pour faire face à l’afflux de marchandises. Des produits de forte valeur ajoutée, tels que des équipements électroniques, des cosmétiques et même des barbecues, représentent désormais une part importante des exportations, et nécessitent une gestion logistique précise et rapide.
Le rôle stratégique de l’aéroport face à l’incertitude politique
La montée en puissance de l’aéroport de Liège s’explique également par la volatilité de la situation politique américaine et de ses répercussions sur les échanges commerciaux. L’incertitude liée à la politique tarifaire de l’administration Trump incite les entreprises à anticiper les surtaxes, en envoyant massivement leurs produits par avion avant qu’elles ne soient instaurées. Cette situation a conduit à un accroissement significatif du nombre de vols et à une meilleure organisation des chaînes d’approvisionnement.
Les petites entreprises belges, en particulier celles opérant dans des niches spécifiques, se sont également adaptées à cette nouvelle donne. Un exemple marquant est celui d’Invaders Amplification, une société artisanale de Huy spécialisée dans la fabrication d’amplificateurs à lampe pour guitare. Bien que cette entreprise ne dispose pas des moyens financiers d’anticiper la hausse des surtaxes, elle a su profiter de la demande croissante aux États-Unis. « C’est câblé à la main et c’est ça notre force face aux grandes marques », explique François Deschamps, son administrateur. L’entreprise continue de viser le marché américain, convaincue de la solidité de son produit malgré les incertitudes politiques.
Dans ce climat d’instabilité, le fret maritime, bien que moins coûteux, ne répond pas aux exigences des entreprises qui souhaitent des délais plus courts. Le transport maritime pourrait en effet prendre jusqu’à 30 jours pour arriver aux États-Unis, un délai jugé trop long face à l’incertitude qui pèse sur les relations commerciales entre la Belgique et les États-Unis. Cette préférence pour l’aviation cargo a renforcé la position de Liège comme un centre névralgique des exportations belges, offrant une alternative plus rapide et plus sûre face aux aléas politiques.








