L’accès aux soins de santé en Belgique dépend fortement du lieu de résidence. D’une région à l’autre, les patients rencontrent des obstacles variés qui peuvent aggraver leur état de santé et entraîner des coûts supplémentaires pour la société.
Solidaris, la mutualité socialiste, a récemment révélé des chiffres alarmants sur l’accès aux soins spécialisés dans différentes provinces de Wallonie. Par exemple, dans le Brabant wallon, 24 % des habitants renoncent à consulter un spécialiste, principalement en raison du faible nombre de médecins conventionnés dans cette région, notamment dans le domaine de l’ophtalmologie, où le taux de conventionnement atteint seulement 29 %.
En revanche, à Liège, bien que le taux de renoncement soit de 19 %, le taux de conventionnement est beaucoup plus élevé (83 %), ce qui démontre l’impact positif d’un nombre élevé de spécialistes conventionnés sur l’accessibilité aux soins.
L’importance du conventionnement pour la sécurité tarifaire
Les données rapportées par la RTBF montrent clairement que les zones avec un taux de conventionnement élevé bénéficient d’une sécurité tarifaire, ce qui réduit le renoncement aux soins. En effet, les patients qui consultent des médecins conventionnés bénéficient de tarifs remboursés, ce qui les incite à suivre leurs traitements sans craindre des coûts trop élevés. À l’inverse, dans les zones où le nombre de médecins conventionnés est faible, les patients se retrouvent souvent face à des tarifs excessifs qu’ils ne peuvent pas se permettre.
Cela les pousse à renoncer aux soins, aggravant ainsi leurs problèmes de santé et engendrant des coûts supplémentaires pour la sécurité sociale.
Les conséquences sur la santé publique et la sécurité sociale
Le renoncement aux soins, dû à un manque de médecins conventionnés, a des répercussions sur la santé publique et sur les finances publiques. En effet, lorsqu’un patient renonce à consulter un spécialiste, il est plus susceptible de développer des complications qui nécessiteront des traitements plus coûteux à long terme. Ce phénomène conduit à une surconsommation de soins plus lourds, augmentant ainsi les dépenses de santé à long terme.
Pour améliorer l’accès aux soins et réduire les inégalités territoriales, il est essentiel d’augmenter le nombre de médecins conventionnés dans les régions les plus touchées par ce phénomène. Les pouvoirs publics doivent agir pour garantir à tous les citoyens un accès équitable aux soins de santé, quel que soit leur lieu de résidence. La mise en place d’une politique de conventionnement plus large et une meilleure répartition des spécialistes sur le territoire national sont des priorités pour éviter l’aggravation des inégalités et des coûts pour la société.
