Depuis 2023, les étudiants belges bénéficiaient d’une extension temporaire de leurs heures de travail sous cotisations sociales réduites, passant de 475 à 600 heures. Cette mesure prendra fin en 2025, ramenant le plafond à 475 heures.
Cette décision suscite des débats parmi les responsables politiques et les étudiants, qui voient dans ce retour en arrière une entrave à leur autonomie financière. Une proposition de loi est déjà en discussion pour pérenniser l’extension à 600 heures.
La fin d’une mesure exceptionnelle instaurée en 2023
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, les étudiants belges ont vu leur limite annuelle de travail sous cotisations sociales réduites augmenter à 600 heures par an, contre 475 auparavant. Cette mesure, introduite pour soutenir les jeunes dans un contexte économique difficile, devait à l’origine être temporaire. En séance plénière à la Chambre, le ministre de l’Économie en affaires courantes, Pierre-Yves Dermagne, a confirmé que cette dérogation s’achèvera le 1ᵉʳ janvier 2025.
Le retour à la limite de 475 heures a été justifié par le ministre comme une normalisation des règles initiales. Selon lui, la moyenne actuelle de travail étudiant en 2023 est d’environ 216 heures par an, ce qui laisse encore de la marge pour la majorité des étudiants. Malgré cela, des voix politiques, notamment celle de Florence Reuter (MR), se sont élevées pour dénoncer une décision qui pourrait pénaliser l’autonomie financière des jeunes. La députée a annoncé une collaboration avec la N-VA pour soumettre une nouvelle proposition de loi afin de maintenir le plafond à 600 heures.
Un débat politique sur les besoins des étudiants et la flexibilité du travail
La question de la limitation des heures de travail étudiant touche à plusieurs enjeux cruciaux tels que l’accès au marché du travail, la flexibilité pour les entreprises et le soutien aux jeunes en période de crise économique. Pour certains, la réduction à 475 heures constitue un frein à la capacité des étudiants de financer leurs études ou d’acquérir une expérience professionnelle tout en respectant leur rythme académique.
Des propositions plus radicales avaient été soumises au Parlement, telles que la suppression totale des restrictions horaires, mais elles n’ont pas abouti à ce jour. Pierre-Yves Dermagne a souligné que les négociateurs de la coalition Arizona devront statuer sur cette question dans les prochains mois. En parallèle, certains étudiants s’inquiètent des effets indirects sur leur employabilité et sur les secteurs économiques dépendant de leur travail, comme l’hôtellerie et la restauration.