En 2024, la Belgique est plus que jamais en manque de main-d'œuvre dans certains domaines. Dans d'autres, ce manque est constaté depuis de nombreuses années. C'est notamment le cas du secteur de la santé, qui compte un nombre croissant de travailleurs non Belges. Selon une récente étude de la RH Acerta, 10,3% des employés de la santé en Belgique sont des étrangers.
Cette étude affirme, d'autre part, qu'un travailleur sur 10 du domaine de la santé n'est pas belge. De même, on constate que la hausse de travailleurs étrangers dans ce secteur se poursuit. Elle est estimée à 23% en comparaison avec les deux dernières années, tandis qu'elle atteint les 63% comparé à il y a dix ans. Parmi ces travailleurs, la majorité sont de nationalité néerlandaise (26,1%) ou française (22,2%). Tandis que 10,2% sont des Allemands, 8,6% viennent de Pologne et 8,3% de Roumanie. On retrouve également des professionnels de la santé originaires d'Afrique, avec 13,3% pour le Maroc, 8,8% pour le Congo, la Turquie à 3,8% et enfin le Cameroun et le Rwanda, respectivement à 3,5% et 3,1%.
Toutefois, il est utile de souligner que ces travailleurs sont, pour la plupart, des ouvriers. En effet, 23% des agents d'entretien, de service technique ou chargés de cuisine sont des non-belges. Un pourcentage qui atteint seulement 9% chez les employés du secteur de la santé.
Travailleurs étrangers en Belgique : Un chiffre croissant
On constate, par conséquent, que la majorité des travailleurs étrangers sont francophones ou maîtrisent le néerlandais, qui sont, avec l'allemand, les langues les plus parlées en Belgique. Le Business Development Manager Non-Marchand d'Acerta, Angelo Montesi, a souligné l'importance de maîtriser la langue du pays pour les praticiens. « La langue est essentielle dans les établissements de soins de santé. Les patients veulent être bien compris et le soignant veut certainement bien comprendre la question afin d'agir correctement. ». Il explique, d'autre part, que les professionnels de la santé n'ayant pas suivi leurs études en Europe « doivent d'abord être homologués » dans le but de pouvoir exercer en Belgique.
Pourtant, malgré ces nombreuses difficultés, et principalement la barrière de la langue, les étrangers continuent à venir en Belgique pour exercer dans le secteur de la santé. On constate, toutefois, une disparité de travailleurs étrangers entre les 3 régions du pays. « Le rôle de la barrière linguistique est également visible ici : dans nos provinces wallonnes, la proportion de non-Belges est systématiquement plus élevée que dans les provinces flamandes. Le fait que la zone de langue française en dehors de la Belgique soit plus grande que la zone néerlandaise fait qu’il est plus difficile de travailler en Flandre qu’en Wallonie », détaille le professionnel.