La récente émission de bons d’État a permis de lever près de 53 millions d’euros, un résultat qui met en lumière l’engouement des épargnants pour ce produit attractif. Ce succès témoigne de la confiance des Belges dans les investissements sûrs.
Cette situation aurait toutefois entraîné des tensions avec les banques. Ces dernières, déjà fragilisées par la concurrence d’autres produits financiers, craignent que cette nouvelle forme d’épargne n’affecte leur stabilité.
Une levée de fonds fructueuse
Les nouveaux bons d’État ont connu un véritable succès auprès des investisseurs belges, permettant de collecter une somme importante de 52,8 millions d’euros, communique ce mercredi l’Agence fédérale de la Dette. Le bon d’État à un an, le 4ᵉ émis en 2024, a récolté à lui seul environ 41,7 millions d’euros. Celui à huit ans a attiré quelque 11 millions d’euros.
Ces bons, émis à un taux attractif et assortis d’un précompte mobilier réduit à 15%, ont séduit un large public, répondant à une demande croissante pour des produits d’épargne à rendement favorable. Ce succès vient aussi d’un contexte économique où les taux d’intérêt bancaires sont faibles et les épargnants cherchent des alternatives pour faire fructifier leur capital.
Cependant, ce succès a créé des tensions au sein du secteur bancaire. Les établissements financiers, déjà fragilisés par la concurrence des comptes d’épargne classiques et des produits de placement, craignent que l’émission de bons d’État supplémentaires n’affaiblit davantage leur liquidité. Depuis l’émission des premiers bons, une partie significative des fonds des clients a quitté les banques pour être investie dans ces nouveaux produits, réduisant ainsi les marges de manœuvre des institutions financières pour financer leurs prêts.
Bons d’État belges : un succès record, mais une baisse en septembre
Les bons d’État belges sont émis quatre fois par an, sur une base trimestrielle. En 2024, ces émissions ont permis de lever un total de 1,370 milliard d’euros, un montant record selon les données publiées par l’Agence de la Dette. Cependant, ce chiffre reste bien inférieur aux performances exceptionnelles de l’année précédente, notamment grâce à l’émission du bon d’État à un an en septembre 2023, qui avait permis de lever près de 22 milliards d’euros. Les bons dits « Leterme » de décembre 2011, quant à eux, avaient récolté plus de 5,7 milliards d’euros.
Pour cette année, l’émission de juin s’est avérée la plus fructueuse, avec 482,5 millions d’euros levés, suivie de celle de mars qui a récolté près de 433 millions d’euros. En comparaison, l’émission de septembre a franchi de justesse la barre des 400 millions, tandis que celle de septembre 2024 a totalisé 52 millions d’euros, bien loin des montants collectés plus tôt dans l’année.
