À l’horizon 2027, une nouvelle taxe sera imposée sur les ménages dans le but de réduire les émissions de CO2. Quel sera le montant de cette taxe ?
Vers une hausse des factures d’énergie avec l’arrivée de la taxe carbone ETS2
Un système de tarification européenne du carbone nommé SEQE (Système d’Échange de Quotas d’Émissions), ou ETS (Emission Trading System) en anglais, pourrait bientôt impacter les factures de chauffage et de carburant.
Les ménages ne seront pas directement affectés par cette taxe. Ce seront les fournisseurs de combustibles qui devront acheter des droits d’émission pour chaque tonne de CO2 émise, ce qui pourrait se traduire par des coûts supplémentaires pour les consommateurs.
Prix de la tonne de carbone : un changement qui fera couler de l’encre
Le coût du carbone dépend de l’offre, de la demande ainsi que du plafond fixé par l’Europe. Si la demande en essence, en gaz ou en diesel augmente, le prix des quotas suivra cette tendance. Dans le cas contraire, le prix baissera naturellement.
Les études et prévisions concernant l’évolution du prix du carbone sont diverses, mais elles convergent toutes vers une même conclusion. Certains anticipent un prix de la tonne de CO2 entre 80 et 120 €, tandis que d’autres, comme l’Institut pour l’Économie du Climat (I4CE), estiment une stabilisation entre 70 et 75 €, avec une hausse jusqu’à 130 € d'ici 2040. Damien Ernst, expert en énergie, souligne qu’un ménage moyen pourrait payer 620 € par an en taxe carbone, le chauffage représentant la majeure partie de cette somme.
Un déploiement qui s’annonce difficile
Le système ETS2 sera introduit progressivement, avec des mesures préventives pour éviter une augmentation trop rapide des coûts. L’Europe prévoit d’ailleurs la création d’un Fonds social pour le climat (FSC), dont 25 % seront financés par les recettes de l’ETS2, soit environ 300 millions d’euros par an en Belgique. Il est important de noter qu’aucun plafond absolu n’est fixé, mais des mesures sociales et un « bonus climat » sont prévus pour soutenir les ménages les plus vulnérables.
Pour les gouvernements, l’enjeu est de trouver un équilibre entre l’amélioration des logements, l’adoption des voitures électriques et la réduction des coûts de transition pour les citoyens. « Pour maintenir le prix de l’ETS2 à un niveau bas, les États membres doivent accélérer le déploiement des pompes à chaleur et des voitures électriques », confie Pieter Vingerhoets, expert en climat chez Vito/Energyville, au journal De Standaard. À cela s’ajoute une réduction des émissions de CO2 de 47 % d'ici 2030.
Selon certaines études, ces augmentations pourraient également impacter le marché des combustibles, avec un litre d’essence ou de diesel devenant « 10 à 12 centimes plus cher ». Selon De Standaard, si le prix de l’ETS2 dépasse 261 € par tonne, le prix des combustibles pourrait augmenter de 60 € pour l’essence et de 10 centimes de plus pour le diesel. Pour rappel, la consommation annuelle de gaz coûte environ 940 €, tandis que celle des combustibles s’élève à environ 1 700 € par an.