À Bruxelles, un logement sur cinq est désormais un Airbnb, un phénomène qui prend de l’ampleur et met en péril l’accès à des logements abordables pour les habitants. La Ville tente de réagir, mais les solutions seront-elles suffisantes ?
Dans la capitale belge, la prolifération des logements transformés en locations touristiques sur des plateformes comme Airbnb soulève de vives inquiétudes. Anaïs Maes, l’échevine bruxelloise en charge de l’Urbanisme, a confirmé que près de 20 % des logements dans la ville sont désormais dédiés à la location courte durée. Cette situation est particulièrement frappante dans des quartiers populaires tels que Sainte-Catherine.
Selon Maes, la majorité de ces logements sont illégaux, car seuls les domiciles principaux peuvent être mis en location pour une période maximale de 120 jours par an. Le problème central réside dans le fait que de nombreux propriétaires achètent des biens exclusivement dans le but de les transformer en Airbnb, ce qui retire de facto des logements du marché immobilier traditionnel, rapporte 7sur7.
Ce phénomène génère une pression supplémentaire sur un marché déjà tendu, rendant l’accès au logement de plus en plus difficile pour les résidents permanents, notamment ceux issus des classes moyennes et populaires.
Les conséquences de cette explosion des Airbnb
Les autorités bruxelloises estiment que ce phénomène contribue à la pénurie de logements accessibles. En effet, les prix de l’immobilier ont augmenté ces dernières années, en partie à cause de la spéculation liée aux locations touristiques. Les autorités tentent d’endiguer cette tendance en renforçant les contrôles et en imposant des amendes aux propriétaires qui ne respectent pas la réglementation. Toutefois, cette approche reste encore insuffisante face à l’ampleur du problème.
Le marché de l’immobilier à Bruxelles est désormais dans une position délicate. Si les locations Airbnb contribuent à l’économie locale en attirant des touristes, elles nuisent aux habitants qui doivent faire face à la hausse des loyers. Il devient donc urgent de trouver un équilibre entre l’attrait touristique de la ville et la nécessité de préserver des logements accessibles pour ses habitants.
Des solutions en débat
Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs solutions sont proposées. Parmi elles, l’introduction de quotas stricts pour les locations de courte durée, ou encore l’obligation de restituer les logements mis en location à l’usage résidentiel après un certain délai. Les autorités bruxelloises appellent à un renforcement de la législation et de la surveillance pour encadrer plus efficacement ce marché parallèle. Mais face à la popularité croissante d’Airbnb et de plateformes similaires, ces mesures risquent de ne pas suffire à inverser la tendance.
La situation des logements à Bruxelles, déjà fragile, devient de plus en plus complexe avec l’expansion d’Airbnb. Si les autorités communales sont conscientes du problème, il est désormais temps de mettre en place des solutions durables pour préserver un marché immobilier accessible aux Bruxellois.








