En Belgique, l’abandon progressif des chaudières au mazout s’inscrit dans les objectifs climatiques et énergétiques à long terme. En Wallonie, bien que les installations existantes puissent encore être utilisées si elles sont en bon état, leur remplacement par une chaudière équivalente ne sera plus autorisé à moyen terme. Les alternatives existent, mais leur adoption reste complexe pour une partie de la population.
Parmi les solutions avancées, la pompe à chaleur s’impose comme l’alternative privilégiée. Elle permet de chauffer une habitation en consommant principalement de l’électricité. Toutefois, le coût d’installation demeure élevé. Selon la fédération Techlink, les prix varient généralement entre 10 000 et 15 000 euros, voire jusqu’à 20 000 euros selon les modèles et les installateurs.
Ce montant reste difficilement accessible pour de nombreux ménages, en particulier ceux en situation de précarité énergétique.
Un geste fiscal pour encourager la transitions des chaudières à mazout aux pompes à chaleur
Pour encourager cette transition, le gouvernement fédéral a décidé de réduire la TVA à 6 % sur l’achat et l’installation de pompes à chaleur à partir du 1er janvier, et ce pour une durée de cinq ans. La mesure vise à rendre ces équipements plus accessibles, mais elle ne compense pas entièrement les obstacles financiers et techniques auxquels sont confrontés les particuliers.
Un autre frein majeur reste le prix de l’électricité en Belgique, encore jugé trop élevé par rapport au gaz. Dans les habitations mal isolées, les coûts de fonctionnement d’une pompe à chaleur peuvent rapidement grimper. Jean-Bernard Cuvelier, observateur du secteur, estime qu’un rééquilibrage tarifaire est indispensable pour que l’option devienne réellement compétitive.
Des contraintes d’intégration dans l’habitat urbain
La présence d’une unité extérieure, nécessaire au fonctionnement de certaines pompes à chaleur, pose également problème dans les zones urbaines denses. Bruit, place disponible, et règlements communaux peuvent rendre l’installation difficile, voire impossible, dans certains quartiers.
Si l’abandon du mazout représente une avancée environnementale, la transition énergétique restera incomplète sans une politique cohérente, des aides renforcées et une prise en compte des réalités sociales du logement en Belgique.








