À partir du 1er janvier 2026, un bouleversement majeur va affecter les entreprises belges : la facturation électronique deviendra obligatoire. Les factures en papier et au format PDF laisseront place à un système centralisé international, le réseau Peppol, une révolution qui touche l’ensemble des entreprises du pays.
La mesure, qui concerne 1,2 million de sociétés belges, met fin à des années de pratiques bien établies. Fini l’envoi de factures par courrier, par e-mail ou au format PDF. Dès janvier 2026, toutes les transactions entre entreprises assujetties à la TVA devront passer par le réseau Peppol. Concrètement, cela signifie qu’un fournisseur devra envoyer sa facture via Peppol à son client, comme par exemple un fournisseur qui envoie une facture à un restaurant. Cette dernière sera ensuite reçue directement dans le logiciel comptable du restaurateur.
Ce changement affecte toutes les tailles d’entreprises, des grandes sociétés aux très petites entreprises (TPE), ainsi que les travailleurs indépendants. Le but de cette réforme est de rendre la gestion des factures plus transparente, d’assurer une meilleure traçabilité des transactions et de simplifier la gestion comptable des entreprises, tout en réduisant la fraude fiscale.
Un système centralisé et 400 logiciels agréés
Les entreprises auront la possibilité de choisir parmi une liste de 400 logiciels agréés par le SPF Finances pour gérer leurs factures électroniques. Peppol est un système centralisé international qui permettra de faciliter l’échange de données entre entreprises à l’échelle européenne. Toutefois, une telle transition nécessite des efforts considérables pour les entreprises, qui doivent désormais s’adapter à ce nouveau cadre numérique.
Actuellement, 57% des entreprises belges se sont déjà conformées à cette nouvelle exigence, mais près de 40% ne sont pas encore prêtes à passer à la facturation électronique. Bien que la date limite soit imminente, les entreprises retardataires disposent toutefois d’une période de transition de trois mois. Si elles ne se conforment pas aux nouvelles règles après ce délai, elles risquent une amende allant jusqu’à 5 000 euros.
Selon Daniel La Mantia, comptable, de nombreuses entreprises, notamment les plus petites, rencontrent des difficultés pour comprendre le fonctionnement de ce système. Beaucoup d’entre elles sont perdues face à cette nouvelle obligation et se retrouvent dans l’incapacité de s’y préparer correctement, malgré les ressources disponibles pour les aider.
Un changement à fort impact sur les entreprises
Cette réforme pourrait avoir un impact considérable sur la gestion des entreprises en Belgique, en particulier pour celles qui n’ont pas les ressources nécessaires pour s’adapter rapidement à ce changement. Les petites entreprises et les indépendants risquent de rencontrer des difficultés supplémentaires, notamment en raison du coût des logiciels agréés et de la nécessité d’adapter leurs systèmes comptables.
De plus, la transition numérique pourrait s’avérer plus complexe pour les entreprises qui ne sont pas familières avec les outils numériques ou qui ont des infrastructures moins modernes.








