L’indexation des salaires en Belgique est un mécanisme vital pour maintenir le pouvoir d’achat des travailleurs, en particulier dans les secteurs sensibles à l’inflation. Le secteur de la construction, représenté par la commission paritaire 124, sera directement impacté par une décision inattendue : les salaires ne seront pas indexés en octobre.
Une situation préoccupante pour les ouvriers de ce secteur, dont les revenus sont généralement ajustés tous les trois mois en fonction de l’évolution de l’indice santé lissé. Cependant, selon les données récentes de Statbel, l’indice est actuellement négatif, et bien que l’effet de cette situation soit retardé, l’impact sera ressenti à partir de janvier 2026.
Un secteur touché par une indexation nulle
La commission paritaire 124, qui régit les salaires dans le secteur de la construction, suit un processus d’indexation des salaires basé sur l’évolution de l’indice santé lissé, un indicateur qui mesure l’inflation en excluant certains éléments comme l’alcool, le tabac, et les prix des produits énergétiques. Ce système permet de garantir aux travailleurs une adaptation de leurs salaires en fonction de la hausse des prix, en particulier pour des secteurs où la demande de main-d’œuvre est forte et où les conditions de travail sont souvent difficiles. Cependant, l’indice santé lissé, qui détermine l’ajustement des salaires, affiche actuellement un chiffre négatif pour le secteur de la construction, selon les informations transmises par SD Worx, une entreprise spécialisée en ressources humaines.
Cette situation signifie que les salaires des ouvriers de la construction ne connaîtront aucune augmentation en octobre. L’indice négatif entraînerait normalement une baisse des salaires de l’ordre de 0,21 %, mais cette réduction n’est pas appliquée immédiatement. Selon SD Worx, cette diminution des salaires sera calculée et répercutée plus tard, en janvier 2026, après une évaluation des chiffres d’inflation des mois à venir. Le secteur de la construction, bien que connaissant des fluctuations dans les ajustements salariaux, reste dans l’attente d’une clarification sur l’impact de cette non-indexation.
Les conséquences à long terme sur les travailleurs et le secteur
L’absence d’indexation pour le mois d’octobre pourrait avoir des répercussions non seulement sur le pouvoir d’achat des ouvriers, mais aussi sur l’économie du secteur dans son ensemble. En effet, bien que les ajustements salariaux négatifs ne soient appliqués qu’en janvier 2026, cette situation génère une incertitude économique pour les travailleurs. Un recul des salaires, même minime, pourrait peser lourdement sur les finances des ménages, notamment pour ceux qui dépendent entièrement de leurs salaires dans un secteur à forte intensité de main-d’œuvre.
De plus, cette non-indexation pourrait accroître les tensions sociales au sein du secteur de la construction. Les syndicats et les travailleurs pourraient percevoir cette décision comme un signe de mépris, d’autant plus que l’inflation actuelle pèse lourdement sur les coûts de la vie. L’absence d’ajustement salarial en octobre pourrait, en effet, exacerber les frustrations liées à la stagnation des revenus, notamment dans un contexte où les prix des biens de consommation continuent d’augmenter. Une telle situation pourrait également mettre en lumière les défis structurels de l’industrie, qui doit faire face à des conditions économiques complexes.
Les perspectives à moyen terme ne sont pas plus rassurantes, avec l’incertitude qui plane sur les futures indexations. L’ampleur de l’ajustement salarial en janvier 2026 dépendra de l’évolution de l’inflation dans les mois à venir, ce qui rend difficile toute prévision précise. Cependant, les ouvriers du secteur pourraient se retrouver confrontés à des ajustements salariaux qui, loin d’être compensateurs, pourraient s’avérer insuffisants face à la hausse continue des prix des biens de consommation courante.








