L’exode des Belges francophones vers la Flandre atteint un nouveau record

L’année 2024 marque un tournant dans les migrations internes en Belgique. La Flandre, avec son dynamisme économique et sa qualité de vie, est devenue l’Eldorado des Belges francophones,

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Flandre
L’Eldorado flamand : l'exode des Belges francophones vers la Flandre atteint un nouveau record : Crédit : Canva | Econostrum.info - Belgique

L’année 2024 marque un tournant dans les migrations internes en Belgique, avec un nombre record de déménagements interrégionaux. Selon les données du SPF Intérieur et de Statbel, 75.658 déménagements ont été enregistrés, franchissant pour la première fois le cap des 75.000. Parmi ces mouvements, la Flandre apparaît comme une destination de plus en plus prisée, notamment par les Bruxellois et les Wallons. 

Ce phénomène reflète une forte attraction de la région flamande, qui devient un véritable « Eldorado » pour de nombreux Belges francophones. Dans le même temps, Bruxelles et la Wallonie connaissent des dynamiques migratoires inverses, soulignant une redistribution démographique qui mérite une attention particulière.

La Flandre : une région de plus en plus attractive

En 2024, la Flandre a accueilli 33.676 nouveaux arrivants en provenance principalement de Bruxelles et de Wallonie. Parmi ces personnes, 23.699 Bruxellois et 9.977 Wallons ont choisi de s’y installer, un chiffre considérable par rapport aux années précédentes. Cette dynamique s’explique par plusieurs facteurs, dont le développement économique dynamique de la région, la qualité de vie perçue comme plus abordable que celle de Bruxelles, et un marché immobilier offrant davantage de possibilités pour les familles et les jeunes actifs.

Les grandes villes flamandes comme Anvers, Gand et Louvain attirent de plus en plus de professionnels et de familles en quête de meilleures conditions de vie. L’attrait de la Flandre ne se limite pas à la seule question du logement : la région propose également des opportunités professionnelles dans des secteurs clés comme l’industrie, la technologie et la finance. Les politiques régionales et locales ont également facilité cette migration, en mettant en place des incitations pour attirer des talents de toute la Belgique.

La Wallonie a également vu un afflux important de population en 2024, bien que la Flandre reste la destination privilégiée. 8.979 Flamands et 13.271 Bruxellois ont choisi la Wallonie, attirés par un cadre de vie plus calme et un coût de la vie souvent moins élevé que dans les grandes villes bruxelloises ou flamandes.

Ce mouvement migratoire interrégional met en lumière un déséquilibre croissant entre les régions, avec la Flandre en tête de cette attraction, notamment en raison de son développement économique et de la politique de gestion du territoire.

Bruxelles et la Wallonie : des dynamiques inverses

Si la Flandre se distingue par son afflux massif de nouveaux habitants, Bruxelles, elle, voit également un nombre record de Flamands et de Wallons choisir la capitale comme destination en 2024. En effet, 9.014 Wallons et 11.618 Flamands ont déménagé à Bruxelles cette année, selon les données de Statbel, ce qui constitue des chiffres jamais atteints auparavant. Ce phénomène est en partie dû à l’attractivité de la ville en tant que centre politique et économique, avec ses institutions européennes, ses multinationales et une offre variée de services.

En revanche, cette arrivée de nouveaux habitants ne compense pas l’exode continu des Bruxellois eux-mêmes. En 2024, 36.970 Bruxellois ont quitté la capitale, un chiffre élevé qui reflète les difficultés rencontrées par la ville en matière de logement et de coût de la vie. Le marché immobilier bruxellois, marqué par des prix de plus en plus inaccessibles, pousse de nombreuses familles et jeunes actifs à chercher des opportunités ailleurs, notamment en Flandre et en Wallonie. Ce phénomène d’exode affecte en particulier les classes moyennes, qui trouvent dans les périphéries bruxelloises et les autres régions du pays un cadre de vie plus abordable et moins contraignant.

En Wallonie, les dynamiques sont moins marquées, mais les 13.271 Bruxellois qui ont migré vers cette région en 2024 témoignent également d’un intérêt croissant pour les communes wallonnes, notamment dans les zones moins urbanisées, où le coût de la vie est jugé plus bas. Toutefois, le marché du logement dans certaines régions de la Wallonie reste encore accessible, ce qui attire des familles à la recherche de davantage d’espace et d’une qualité de vie différente de celle offerte par la capitale.

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